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Jour 5

27 Juillet 2016

Cérémonie de Neptune

Passez le Cercle Arctique

ET ENTREZ DANS UN AUTRE MONDE 

     Cette journée est incontestablement la plus longue de notre traversée !

La veille au soir, nous avons participé à un jeu pour savoir à quelle heure le MS Lofoten va franchir la ligne imaginaire, mais au combien symbolique, du cercle polaire Arctique.

Nous avons opté pour 7h28 et 7h35... Peine perdue cela sera 7h10 !

Pour être sur de ne pas rater ce moment, nous mettons le réveil à 6h45 et faisons le pied de grue sur le pont. Le ciel est bas, mais il ne pleut pas et malgré la latitude il ne fait pas très froid.

Soudain... le voilà, le fameux globe situé sur l'îlot du Viking apparaît. Moment d'émotion lorsque nous le franchissons. Pour marquer le coup, le bateau pousse un coup de corne de brume en franchissant le 66°33 de latitude nord.

Cecle polaire Arctique
Cercle polaire Arctique

La remontée vers Bodø se fait sous un léger crachin qui nous empêche d'admirer la masse englacée du Svartisen et ses presque 1600 m. Eh oui, aussi au nord, les glaciers sont relativement bas en altitude.

 

A Bodø, nous réalisons notre première excursion organisée par la compagnie Hurtigruten : un safari en mer.

Équipés de pied en cap avec des combinaisons de survie, une gilet de sauvetage, un bonnet d'aviateur et des lunettes de protection, nous partons sur des hors-bords surpuissants à la découverte du Saltfjorden et de son phénomène naturel peu commun : le Saltstraumen.

Il s'agit d'un courant marin né de la différence de hauteur entre le niveau de la mer et l'intérieur du fjord qui peut aller jusqu'à un mètre. Quatre fois par jour, 1,3 milliards de m3 d'eau s'engouffrent à travers un goulot de 150 m de large et de 31 m de profondeur. La zone est particulièrement poissonneuse, d'où la présence d'une kyrielle d'oiseaux braillards. 

Puis nous partons à la recherche des aigles de mer, les fameux pygargues à queue blanche. Nous faisons le tour de l'île de Straumøya sans succès, admirant cependant les traces laissés par l'érosion de la chaîne calédonienne.

Alors que nous revenons, nous les voyons enfin. Perchés sur une falaise dominant légèrement la mer, deux pygargues. L'un d'eux déploie ses ailes et s'envole afin que nous puissions prendre la pleine mesure de son envergure de près de 3 mètres. Plus loin, nous en voyons à nouveau 3 autres. Nous sommes comblés de ces belles rencontres.

Bodø, la capitale du Nordland est une ville sans charme. Reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, victime des bombardements à répétition. Pendant la Guerre froide, elle hébergeait la plus grande base militaire américaine en Norvège d'où décollait les célèbres U2, chargés d'espionner l'URSS voisine.

     En quittant Bodø, nous savons que la prochaine étape sera magique : les Lofoten. En effet, nous empruntons le Vestfjorden, bien connu des amateurs de littérature puisque c'est entre la pointe sud de l'archipel et l'île de Værøy que se situe le maelström qui aurait englouti le Nautilius  du capitaine Némo dans le Vingt mille lieux sous les mers de Jules Verne. Pour nous la traversée se passe agréablement et nous atteignons sans encombre Stamsund après avoir admiré le "mur des Lofoten" qui se détache au loin.

A Stamsund nous quittons pour un temps le bateau afin de nous rendre au Lofotr - musée viking de Borg. Notre itinéraire en bus nous permet d'admirer la beauté de cet archipel sauvage, à la réputation qui n'est pas usurpée. Austères, déchiquetés, les sommets sont entaillés par les vallées glaciaires des fjords et semblent directement sortir de l'océan. Parfois, des restes de neige apportent un peu de douceur au tableau...

Le musée Lofotr permet de se plonger dans l'atmosphère envoûtant des vikings. En participant à un repas avec des acteurs en costume on en vient à croire aux récits et aux voyances du chaman d'aller à la découverte d'un autre monde. Pour nous, cela sera le Grand Nord sans aucun doute !

Une fois la visite de cette reconstitution de grande skali (la maison commune des seigneurs vikings) réalisée, nous reprenons la route en direction de Svolvær. Au détour d'un chemin nous voyons des rorbuer (cabane de pêcheur) au rouge éclatant, puis une plage paradisiaque qui n'a rien à envier à celles des Caraïbes, sauf peut-être la température de l'eau...

La grande skali
Nous attendons le maîtr des lieux
On attend plus que nous
Notre pas du soir !
Harengs au séchoir
La « cathédrale » des Lofoten
Séchoir dans le port de Solvaer

Il commençait à ne plus y avoir de nuit, le soleil plongeait à peine son disque dans l'océan et remontait, rouge, rénové, comme s'il était descendu pour boire. »

Knut Hamsun, Pan, 1894.

La chance est avec nous puisque le soleil est présent. Nous allons donc pouvoir profiter du soleil de minuit lors de notre traversée des Lofoten et Vesterålen. Notre Hurtigruten fait route vers le Raftsund séparant sur 23 km de long, les deux archipels. Il réalise cependant peu de temps avant un détour par Trollfjord. Ce fjord étroit et spectaculaire est dominé par d'immenses parois rocheuses presque verticales au milieu desquelles se glisse avec dextérité notre capitaine avant de réaliser un demi-tour sur lui-même avec maestria. Pour l'occasion, certains membres de l'équipage se sont costumés en trolls et poussent des hurlements propices à amuser les enfants.

La soirée se passe ensuite à profiter de la féérie des lieux. Les heures passent et les ponts se dépeuplent. Nous profitons cependant de cette lumière si particulière que l'on ne trouve qu'en Arctique... presque irréelle. Minuit, le jour et le soleil sont toujours là. Lucile est partie se coucher et je suis toujours là sur le pont, aucun signe de fatigue n'est perceptible. Je n'en reviens pas d'être là. Quelle lumière... Stokmarknes est en vue, Lucile se relève pour profiter encore un moment du soleil de minuit. Tout est calme, serein... Nous sommes bien ici aux confins du monde.

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, après Stokmarknes, là où l'histoire de l'Hurtigruten a commencé en 1893 avec un capitaine intrépide Richard With, nous allons nous coucher encore envoûtés par ce spectacle.

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