Tyrol Tour 2012
△ Gerlosberg (Zillertal)
Samedi 4 au samedi 18 août 2012
La gästehaus Flörl à Gerlosberg.
Après avoir exploré de nombreuses vallées des Pays de Savoie (Maurienne, Haute Tarentaise, Beaufortain, Chablais...) et le Val d'Aoste les étés précédents, nous avons décidé en août 2012 de trainner nos godillots dans les Alpes du Tyrol et plus précisément dans le Zillertal.
Notre camp de base se situait sur les hauteurs de Zell am Ziller dans le petit village de Gerlosberg (1050m) à la gästehaus Flörl où nous avons été admirablement accueillis.
Nous avons certes visité les belles villes de la région (Salzbourg, Innsbruck...) mais nous sommes surtout venus pour parcourir les belles montagnes autrichiennes et réaliser notamment l'ascension du plus haut sommet du Tyrol : la Wildspitze et ses 3774m. Il s'agissait de l'objectif ultime du séjour. Pour cela, nous avons opté pour un programme de mise en condition progressive en enchainant des randonnées de plus en plus physiques.
Lundi 6 août 20212 - Krimmler Wasserfalle et Krimmler Tauernhaus (1622 m).
La première randonnée de notre séjour dans le Tyrol permet de nous mettre en jambes tout en partant à la découverte d'un site fascinant et merveilleux : les chutes de Krimml.
Le topo de la rando
Partant de Gerlosberg, nous empruntons la route à péage du Gerlospass (8 € la journée pour une voiture) puis redescendons vers le village de Krimml. Nous nous garons sur le parking du WasserWunderWelt Krimml qui permet également de stationner pour aller voir les chutes, où on nous déleste gentiment de 5 €, puis acquittons les 3 € pour l'accès au site à proprement parler. Ce dernier est géré et entretenu par le Club Alpin autrichien (OEAV). Nous atteignons ainsi rapidement le pied de la chute inférieure où nous découvrons (ou redécouvrons en ce qui concerne Benoît venu ici en 2004 lors d'un tour du pays en camping-car).
Après les traditionnelles photos, nous empruntons le sentier très bien aménagé qui mène aux deux chutes supérieures et permet d'accéder au vallon de la Krimmler Ache. Nous prenons notre temps afin d'admirer ce spectacle de la nature. Nous déjeunons vers 15h au sommet des chutes puis poursuivons en direction de la Krimmler Tauernhaus.
Nous devons marcher sur un piste carrossable (on peut rejoindre la dernière chute ainsi que le refuge en utilisant des taxi-rando) fort désagréable. Malgré tout, la randonnée est sympathique au milieu des prés de fauche et des vaches dont certaines semblent maquillées. On rencontre également des chalets d'alpage charmants : Söllnalm, Sommerlehen Alm... avant d'atteindre le charmant hameau de Tauernhaus.
En repartant, nous essuyons une petite ondée, mais qui n'est rien à côté de celle qui nous attend une fois en voiture.
A la redescente, nous avons la chance de pouvoir profiter seuls des chutes de Krimml à la tombée de la nuit, loin du tumulte touristique de la matinée... Un régal.
Lac de retenu situé sur la route de Gerlospass.
Sommet dominant le Speicher Durlassboden.
Lac de retenu situé sur la route de Gerlospass.
Mardi 7 août 20212 - Ahornspitze (2973 m).
Première grande randonnée aujourd'hui. Le temps est couvert, les sommets la tête dans les nuages, mais nous décidons tout de même de monter. Nous allons jusqu'à Mayrhofen, à quelques kilomètres seulement de Gerlosberg, en remontant le Zillertal, d'où nous prenons l'Ahornbahn. Ce grand téléphérique de 150 places, nous mènes jusqu'à l'altitude de 1960m d'où nous partons en direction du Karl-von-Edel-Hütte du DAV de Würzburg (Club Alpin Allemand). Après un peu moins d'une heure de marche, nous atteignons le refuge situé à 2238m. Il s'agit d'une grande baraque en pierre typique des cabanes de montagne germaniques. Nous y faisons une courte halte pour boire un peu de thé et prendre connaissance avec l'une des coutumes germaniques : le tampon à chaque refuge ou pour certains sommets.
Puis, nous poursuivons notre chemin vers l'Ahornspitze. Le sommet est toujours encapuchonné, mais il y a du monde sur le sentier qui y mène, que nous dépassons les uns après les autres. Nous rencontrons également des vaches en pâturent, mais aucun animaux sauvages. Cela sera d'ailleurs une constante malheureusement lors de notre séjour tyrolien.
Progressivement, nous abandonnons le chemin pour marcher sur de gros blocs, ou des petits éboulis où serpente la sente jusqu'à atteindre un col. Il reste alors 200m de dénivelé et nous sommes face à une forte pente. Le parcours fraye non chemin entre les rochers jusqu'à une antécime.
Il faut parfois s'aider des mains, mais rien de bien méchant. Lucile est légèrement impressionnée mais elle se reprend très vite. Cette randonnée va par ailleurs être très formatrice pour elle en ce qui concerne sa légère appréhension du vide.
Pour atteindre le sommet, il reste un court passage qui nécessite de la vigilance. Il a cependant été aménagé avec des mains courantes Il faut tout d'abord redescendre légèrement, puis se laisser glisser pour atteindre le sentier. On longe ensuite à flanc de montagne en se tenant à des câbles avec le vide aux pieds. Il reste alors à remonter les quelques mètres dans les rochers vers la croix sommitale perchée à 2973m au dessus des hommes.
Malheureusement, le ciel est toujours bouché et ne laisse apparaître que par intermittence les hauts sommets du Zillertal.
Nous tamponnons notre cahier de courses et écrivons quelques mots dans le livre d'or situé dans une boîte de la croix. Après avoir déjeuné, nous redescendons par le même chemin.
Nous n'avons pas réalisé de film de notre randonnée, le temps ne s'y prêtant pas. Cependant, vous pourrez mieux ressentir l'ambiance de ce lieu grâce à cette vidéo réalisée en 2010, un jour de tempête de ciel bleu !!!
Pour un panorama complet et légendé cliquez ici.
Jeudi 9 août 20212 - Visite de la Streif à Kitzbühel.
Pas de grande randonnée en ce jour. Mais une belle promenade de 2 heures pour partir à la découverte d'un des hauts lieux du ski mondial : la mythique piste de descente du mont Hahnenkamm de Kitzbühel : la Streif. Nous avons rapportez de cette balade de jolies images et de grands souvenirs pour Benoît, fanatique du ski. Alors on vous invite pour la visite des lieux !!!
Partez à la découverte du mythe en compagnie de la Terre vue des Cimes et de Didier Cuche !
Infographie journal l'Equipe, 21.01.2011.
Samedi 11 août 20212 - Gamsspitzl (3050m) dans les Stubaier Alpen.
Encore une journée qui débute dans la grisaille... pourtant même si le temps n'est pas des plus engageant, que le ciel est très chargé et que nous ne savons pas si nous pourrons monter plus haut que le refuge Nuremberg qui constitue simplement la première étape de notre projet, nous décidons tout de même de partir pour les Stubaier Alpen où la météo autrichienne prévoit une fenêtre de beau temps.
Après avoir fait la route jusque dans le Stubai et emprunté le viaduc de l'Europe qui mène au col du Brenner, nous laissons la voiture sur un parking juste après le hameau de Ranalt (1303m).
Nous empruntons alors une piste qui s'élève en forêt, puis au milieu des pâturages (chemin n°134) jusqu'à un petit hameau composé d'une ferme-auberge, d'une petit petite chapelle et de quelques granges à foin : B'suach Alm (1589m).
Nous laissons alors la piste et empruntons la sente au milieu des alpages qui passe entre la chapelle et l'auberge, puis entre dans les sous-bois en s'élevant rapidement. On surplombe alors le cours de l'Urfall dans le Langental. Le paysage est alors de plus en plus minéral du fait de l'altitude. Nous rencontrons parfois un banc où il est possible de se reposer. C'est assez insolite en montagne !
B'uach Amm (1589m)
Au détour d'un virage, nous aperçevons Nürnberger-Hütte (2297m). Comme son nom l'indique, il est géré par la section DAV de Nuremberg en Bavière. A l'image des refuges autrichiens, il est extrêmement accueillant et soigné. Il est aux environs de midi lorsque nous l'atteignons et décidons d'y déjeuner. Nous y prenons même notre premier Apfel-Strudel en dessert. Un véritable délice des papilles !!!
Le temps est toujours extrêmement couvert mais nous décidons tout de même de poursuivre en direction du sommet du Gamsspitzl, en empruntant le sentier commun à l'ascension du Wilder Freiger (3418m).
Nous ne sommes plus qu'au milieu d'amas rocheux, parfois équipés de tiges de fer pour poser le pied et éviter par temps humide de glisser.
Après avoir atteint le col de Seecharte (2762m), nous poursuivons au milieu de gros blocs sur lesquels il faut garder l'équilibre. Puis nous atteignons le pied de la montée finale de la pointe du chamois, abandonnant l'accès au Wilder Freiger.
Il faut alors trouver son chemin dans les éboulis jusqu'à un gros cairn sommital. Des trouées nuageuses permettent d'admirer le Feuerstein (3267m), le Wilder Freiger et ses glaciers... somptueux.
Après quelques minutes à observer les cimes, il nous faut alors tout redescendre, 1700m. Une bien belle journée malgré un plafond bien bas.
Le topo de la rando
Dimanche 12 août 20212 - Schönbichler Horn (3134m) par Furtschaglhaus.
Dernière randonnée avant de se lancer dans notre grand objectif du séjour : la Wildspitze. Nous avons réservé notre date en fonction des prévisions météo. Nous partirons ainsi demain lundi 13 pour Sölden dans l'Ötztal afin de réaliser en deux jours cette belle ascension.
Aujourd'hui, il fait un soleil radieux et le ciel est sans nuage. Cela s'annonce au mieux pour la dernière étape de notre préparation avec la montée au Schönbichler Horn. Un joli sommet belvédère au fond du Zillertal.
Après avoir atteint en voiture le lac de Schlegeis speicher dans la petite vallée de la Dornaubergertal, la randonnée débute mal. Le sentier des Berlinois longeant le lac est interdit d'accès après un éboulement. Cependant, il n'existe pas d'autres possibilités pour se rendre à Furtschaglhaus. Renseignements pris, nous décidons tout de même d'y aller. Nous suivons la berge du lac, sans rencontrer de chutes de pierres majeures, puis après avoir salués quelques vaches (environ 40 minutes de marche) nous débutons la montée vers le refuge. Cette dernière est relativement régulière, mais soutenue.
Le paysage qui s'offre à nous est véritablement somptueux : Grosser Möseler (3480m), Hochfeiler (3510m) et sans oublier l'Olperer (3476m) dans notre dos. Nous atteignons Furtschaglhaus (2295m) après un peu moins de deux deux heures de marche. Nous déjeunons à proximité de ce beau refuge tenue par la section DAV de Berlin. Puis poursuivons sur le sentier 502 en direction du Schönbichler Horn. Nous ne l'avons cependant pas encore identifié bien qu'il soit visible du refuge assez nettement grâce à sa croix sommitale.
Nous nous élevons d'abord sur un chemin au milieu des hauts p^aturages où paissent des brebis, puis au milieu d'un univers très minéral. La montée finale s'effectue dans les éboulis. Pour faciliter la progression, des mains courantes ont été aménagées. cela aide grandement dans les passages assez exposés, notamment après le col permettant d'accéder à la descente menant à la Berliner Hütte.
La vue au sommet est somptueuse avec en ligne de mire les glaciers (pour certains très crevassés) et la cime du Grosser Mösseler. Il y a relativement de la place à côté de la croix, mais il faut tout de même se déplacer avec précaution.
Il ne reste plus après qu'à redescendre les 1350m de dénivelé jusqu'à Zamsgatterl (1785m). Encore un très belle journée.
Seul regret, nous n'aurons pas vu d'animaux, même si les marmottes sifflaient.
Au fond le massif du Hochfeiler (3510m)
Au fond le massif du Hochfeiler (3510m)