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   Après avoir réalisé la traversée du massif jurassien en 2016, la Terre vue des Cimes s'est lancée en février 2017 à la découverte du somptueux massif des Dolomites, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Notre traversée des montagnes du Sud Tyrol nous a mené successivement de Cortina d'Ampezzo vers Toblach en reprenant l'itinéraire emprunté par les compétiteurs du Tour de ski. Puis nous avons visité le Hochpustertal et le Fischleintal à proximité de Sexten et des Alpes Carniques, frontalières d’avec l'Autriche.

Les deux dernières étapes de notre périple nous ont mené dans deux vallées perpendiculaires à l'Alta Pusteria : le Gsieser Tel et l'Antholzertal bien connu des biathlètes. Afin de faire face à un manque de neige dans cette dernière vallée nous avons réalisé un petit saut en Autriche dans le Lesachtal.

Ce fut aussi l'occasion de découvrir cette région si particulière du Haut-Adige qui bien que située en Italie depuis 1918, est majoritairement de culture et de langue allemande.

SUBJUGUES

En arrivant dans les Dolomites, nous faisons un petit écart de la route qui nous mène à Cortina d'Ampezzo. Nous prenons d'abord en pleine face toute la rudesse mais également la majesté de ce massif en découvrant le Pragser Wildsee dominé par la paroi abrupte du Seekopfel (2610 m) avant d'être envouté quelques kilomètres plus loin par les lumières déclinantes du jour sur les sommets déchiquetés du monte Cristallo, de la Cadini di Misurina et surtout des célèbrissimes Tre Cime di Lavaredo / Drei Zinnen (2999 m). L'un des emblèmes des Dolomites.

Le Seekopfel  (2610 m) dominant le Pragser Wildsee figé par la glace.

SUGGESTION D'ACCOMPAGNEMENT SONORE :

Alisson Krauss & Union Station - en particulier The Lucky One (Concord Music Group - 2001)

Il s'agit de jolies chansons influencées par la country et le bluegrass propices aux ballades et à la rêverie.

Lago d'Antorno (1866 m)

Dino Buzzati, Il Duomo di Milano, 1958. Collection Almerina Buzzati


“Montagnes ! Que vous êtes belles et pures dans les aubes violacées, tremblantes dans les couchers du soleil rougeoyants. J'aime vos pics en surplomb dans les neiges éternelles, vos glaciers silencieux. Je voudrais rester parmi les géants, les géants de roche qui s'élancent dans le ciel, les géants frémissants qui chantent les chants silencieux de l'infini, les géants qui écoutent les sombres légendes des glaciers, venues tel un étrange murmure du sein des crevasses profondes. Montagnes divines, que rien ne surpasse, reines de liberté et d'infini”.

Dino BUZZATI
Vers Fiames

Vers Fiames

Ospitale (1490 m)

Ospitale (1490 m)

Route de pèlerinage vers Rome

Route de pèlerinage vers Rome

La Tofana (3244-3225 m)

La Tofana (3244-3225 m)

Le Monte Cristallo (3216 m)

Le Monte Cristallo (3216 m)

Cimabanche (1530 m)

Cimabanche (1530 m)

On passe dans le Sud Tyrol

Le massif du Cristallo

Le massif du Cristallo

Depuis le Dürensee (1428 m)

Depuis le Dürensee (1428 m)

Dürensee

Dürensee

Tre Cime di Lavaredo

Tre Cime di Lavaredo

Drei Zinnen

Drei Zinnen

Toblachsee

Toblachsee

Le stade nordique de Toblach

Le stade nordique de Toblach

Lundi 20 février 2017

        Cortina / Toblach

La naissance des via ferrata

     Venir dans les Dolomites s'est également se replonger dans l'Histoire. Celle de l'alpinisme bien sûr avec quelques grands noms comme Franz Innerkofler (le vainqueur des Tre Cime), Riccardo Cassin ou encore Walter Bonatti. Celle également moins glorieuse qui vit s'affronter entre 1915 et 1918 les Autrichiens et les Italiens pour le contrôle du Sud-Tyrol. C'est durant ce conflit que les Via Ferrata virent le jour. Les deux belligerants n'hésitèrent pas à creuse jusqu'au plus profond des montagnes ou à escalader ces dernières avec force tranchées pour remporter la guerre. La Marmolada fut ainsi le théâtre de l'établissement d'une vraie ville sous le glacier à plus de 3000 m d'altitude.

La première étape de la Dolomiski nous a amené sur les traces de ce moment d'histoire. En effet, en empruntant la piste reliant Cortina (Fiames) à Toblach nous avons parcouru l'ancienne voie ferroviaire construite par les Autrichiens pour acheminer leurs troupes en direction du front. Cet itinéraire, passant par le col de Cimabanche (1530 m), constitue depuis le Moyen-âge, la voie d'accès vers Rome et la Méditerranée lorsque l'on vient d'Europe centrale. Le parcours permet de relier le Puschtertal à la vallée de Cortina et plus loin à la Vénétie.

Aujourd'hui, la fureur des armes a laissé la place à un affrontement beaucoup plus pacifique. Tous les ans, depuis 40 ans, les skieurs de fond se défient durant 2 jours, sur 30 ou 50 km entre les deux villages. Cette compétition a même accueilli une étape du Tour de ski comptant pour la Coupe du monde de ski de fond.

Haunold

(2966 m)

  Quand je remonte de la plaine et que je vois apparaître au fond de la vallée les cîmes bien-aimées, et que d'un coup resplendissent au soleil leurs parois aux couleurs indicibles, que jamais personne n'a réussi à bien décrire, et qu'étincèlent sur les dernières crêtes, les corniches de glace éblouissantes comme un mirage que l'on ne peut atteindre...

                                         Dino Buzzati

Schloss

  WELSPERG

Mercredi 22 février 2017

           GSIESER TAL/

     Notre avant dernière étape nous fait quitter la vallée principale du Pustertal pour nous glisser dans un sillon perpendiculaire en direction de la frontière autrichienne du massif du Zillertal que nous avons fréquenté il y a quelques étés de cela.

Notre parcours empreinte à grands traits celui du marathon du Gsieser Tal en parcourant l'ensemble de la vallée depuis Welsberg (1087 m) jusqu'à St. Magdalena (1477 m).

Les paysages sont très différents des jours précédents, beaucoup plus familiers à nos yeux. La ligne d'horizon est beaucoup moins accidentée. Les sommets déchiquetés laissent la place aux prés communaux saupoudrés de nombreux hameaux. La symphonie alpestre transfrontalière en somme !

Symphonie alpestre...

OEB

RENCONTRE AVEC UN MYTHE

Jeudi 23 février 2017

    Hochpustertal Osttirol / Antholzertal

     Lorsque l'on est confronté à l'un des hivers les plus secs de ces dernières années, il est parfois nécessaire de composer. C'est le défi que nous avons du relever lors de notre dernière étape de la Dolomiski. En effet, le projet initial était de remonter dans son intégralité la vallée d'Anterselva à quelques jets de cailloux du Gsiesertal. Malheureusement l'exposition de cette vallée n'a que très peu permis à la neige de se maintenir si ce n'est dans sa partie haute où se trouve le site de biathlon théâtre annuel d'une manche de la coupe du monde de biathlon.

Nous avons donc opté pour une petite incursion dans le Tyrol oriental côté autrichien afin de longer les Alpes Carniques. Nous voilà donc parti pour le complexe nordqiue d'Obertilliach. En arrivant nous relevons que le stade porte le nom du légendaire biathlète norvégien Ole Einar Bjordalen. Quelques secondes plus tard, quelle n'est pas norte surprise de voir le maitre en personne s'entrainer sur le pas de tir ! Il a fallu que nous venions au fin fond de l'Autriche pour le croiser alors que les deux derniers étés nous les avons passés en Norvège ! Les skieurs sont malgré tout très respectueux et ne viennent pas l'importuner. Nous faisons de même et partons réaliser une boucle bon an mal an en composant avec un enneigement capricieux et difficile à skier avant de prendre la direction d'Antholz.

Cette belle vallée bien que faiblement enneigée, n'est pas dénuée de charme. Les pistes de ski de fond parcourent les environs de l'Antholzer See entre forêts et alpages dans un cadre magnifique. L'IBU ne s'y trompe d'ailleurs pas puisqu'elle y organise des compétitions depuis 1971 ! Il règne ici une ambiance joyeuse et légère, mélange de tempéramment tyrolien et d'une touche de fantaisie latine. Une parfaite conclusion à notre périple dans les Dolomites. Nous y reviendrons l'été assurément !

360° sur le lac d'Anterselva

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