Aiguille de Toule (3534 m)
△ Massif du Mont-Blanc, Hte-Savoie - France)
- En traversée par la face Est et la face Ouest -
Samedi 10 juin 2017
- A Antoine...
Un petit tour des lieux.... avant de partir en course.
L'aiguille de Toule fait partie des sommets frontaliers du bassin glaciaire du Géant. Elle a l'avantage de pouvoir être réalisée à la journée depuis la pointe Helbronner et d'offrir un panorama à couper le souffle sur une bonne partie de la chaîne alpine.
Sa première ascension a été réalisée en août 1895 par G. Robba, L. Vaccarone, C. Thérisod et P. Re-Fiorentin.
Il s'agit d'un terrain de jeux idéal pour s'initier à une course courte de niveau AD (voie de la face Ouest).
Carnet de course :
Le mois de juin arrivant, les piolets nous démangent à nouveau ! A nous aiguilles, dômes ou autres pics ! L'ivresse des sommets nous attend.
Notre copine Sophie revenant de congé maternité, il nous faut opter pour une course présentant un dénivelé modeste. Au départ, nous souhaitions aller dans l'Oisans pour réaliser le Grand Pic de la Grave mais las, ni le téléphérique de la Meije, ni les remontées des Deux Alpes ne sont encore ouverts. Alors quand cela ne veut pas, il reste toujours l'assurance tout risque du massif du Mont-Blanc !
6h... direction Courmayeur pour prendre le tout récent Skyway monte Bianco. Un téléphérique rotatif flambant neuf. La classe ! On peut dire que les Vadotains ont mis le paquet. Il faut dire que le coût a été astronomique : pas moins de 110 millions d'euros ont été nécessaires à sa construction qui s'est achevée en 2015.
15 minutes après nous être délesté de 48 € par personne, nous atteignons les 3462 m de la pointe Helbronner. Ouhaaaa... on ne se lasse vraiment jamais du panorama lorsque l'on vient ici. Quelle pureté, quelle légèreté... On semble pouvoir toucher du doigt le ciel.
Nous nous équipons... hum, assez lentement. Il faut l'avouer c'est la première de la saison et cela se voit. Nous n'avons pas encore retrouvé tous nos automatismes.
Nous avons fait deux cordées : Pierre-Antoine, Sophie et son mari Vincent d'une part et Lucile et Benoît de l'autre. Nous partons tranquillement ensuite pour le col des Flambeaux. Nous restons alors à altitude constante pour nous rendre au col oriental de Toule (3411 m) d'où démarre la voie normale escaladant la face Est.
Nous réduisons alors notre encordement et Benoît passe devant pour ouvrir la route. Cela attaque sec par une courte, mais rude montée pour atteindre le rocher.
Il faut alors cheminer dans du bon rocher et composer avec une neige déjà très transformée pour la saison. Notre solide équipe tient le rythme sans coup faillir. C'est vraiment un régal.
La chance est d'ailleurs avec nous car nous ne rencontrons qu'une cordée à la descente avant d'attaquer la partie en mixte et une autre seulement à la montée. Il s'agit pourtant d'une classique dans le secteur.
L'itinéraire est bien marqué et chemine au milieu de gros blocs tel un "S". Après une heure d'effort, nous atteignons le sommet. Il n'est pas très large mais permet tout de même que nous puissions tenir à cinq.
Après une pause de 15-20 minutes nous prenons le chemin du retour. Initialement, nous avions prévu de déjeuner là-haut mais l'altération rapide de la qualité du manteau neigeux nous rend sages. Nous décidons donc d'hâter notre retour sachant que nous avons opté pour la face Ouest, tout en neige, pour reprendre pied sur le glacier du Géant.
Nous parcourons d'abord l'arête Nord-Ouest relativement débonnaire et plongeons ensuite dans la face. La pente s'incline de plus en plus fortement. Il faut cramponner sec et ne pas être impressionné par le vide. 30, 40, 45°... la déclivité s'élève à mesure que la température se fait étouffante. Vincent taille de de bonnes marches pour assurer la progression qui se fait sans encombre. Une dernière petite traversée pour éviter un bout d'arête rocheuse "péteuse" et nous reprenons pied sur le glacier. Il ne nous reste alors plus qu'à rejoindre le téléphérique, ravis d'une si belle journée.