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29 février                                      7 mars

Au coeur de l'hiver...

Skier au cœur de l’hiver scandinave dans une nature immense et presque vierge. Un must pour tous les fondus de montagne. Mais où se rendre ? Les possibilités sont multiples avec des avantages évidents pour chaque destination.

VOYAGE AU PAYS DES BIRKEBEINERS

Oslo et son célébrissime site d’Holmenkollen où s’affrontent tous les ans biathlètes, fondeurs et sauteurs de la Coupe du monde ? Trouver des hébergements à proximité dans la forêt de Marka se révèle complexe. Nous renonçons.

Dès lors, une destination semble se dessiner : la région de Lillehammer, la ville hôte des jeux olympiques de 1994 restés célèbres pour leur magie. Un bastion historique des sports de neige en Norvège. Nous dénichons à quelques encablures de la cité de l’Oppland deux chalets douillets perdu au milieu du plateau de Sjusjøen. Direction le pays des Birkebeiners !

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Sjusjøen et son lac

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SJUSJØEN

C’EST où ?

 

Situé à 170 km au Nord d'Oslo,

la Gudbrandsdalen offre

l'un des plus beaux 

terrains de jeu en 

ski nordique de toute

la Scandinavie.

La région l'un des

des berceaux du ski

de fond et a été

rendue célèbre 

par les

inoubliables

J.O de

94.

OSLO

     Notre voyage se passe sans encombre jusqu’à Lillehammer pour notre groupe multigénérationnel (de 1 à 72 ans) de 19 adultes et 3 enfants.

Nos deux vols depuis Lyon jusqu’à Oslo via Paris s’enchaînent à merveille, tout comme notre trajet en train jusqu’à la gare de Lillehammer. De là, un taxi réservé au préalable, doit nous mener jusqu’à nos hytter. Dès le parking de la gare, la compagnie de taxi semble un peu dépassée par la situation. Les sièges pour les enfants n’ont pas été préparés et comble de la désorganisation, il n’y a pas assez de places pour l’ensemble des membres du groupe. Ils sont donc obligés d’appeler un troisième véhicule.

Malheureusement, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Les conducteurs, après que nous ayons réceptionné les clés des deux chalets, ne savent pas nous mener jusqu’à eux malgré les explications de l’agence de location... Après vingt bonnes minutes de tâtonnements sur la route, nous atteignons enfin le premier chalet où nous déchargeons l’ensemble des bagages.

Il faut alors partir à la recherche du second situé en contrebas. Il s’avère qu’il faut quelques minutes pour l’atteindre après avoir descendu un talus relativement abrupte.

 

Fatigués par ce long trajet, nous savourons le confort douillet de ces grandes bâtisses au charme tellement scandinave. Demain, les pistes n’attendent plus que nous !

     Comme dans les contes pour enfants, il a neigé toute la nuit. Le paysage environnant, tout ourlé d’un blanc manteau, étouffe les bruits de la nature. Nous nous équipons bien décidés à rejoindre Sjusjøen afin de pouvoir rapporter quelques courses pour compléter nos provisions apportées de France. Cette première sortie en ski de fond est l’occasion également pour nous de tester avec Victor la pulka pour enfant que nous avons la chance de trouver dans le casier à skis en arrivant la veille au soir. Cette Fjellpulken diffère du modèle Thule que nous utilisons habituellement. En effet, à la différence de la nôtre qui repose sur de véritable skis, celle-ci est très proche des pulka d’expédition. Notre bébé est confortablement installé tout emmitouflé dans son petit siège protégé par un pare-brise et une petite capote qui le recouvre et le protège des intempéries et du froid. Nous sommes donc prêts pour affronter des conditions météorologiques typiquement scandinaves. Alors que nous nous apprêtons à partir, le chasse-neige arrive pour déneiger notre allée. Malheureusement, sa cheminée mobile d’évacuation voit une partie de la neige être ramenée par le vent sur nous, plâtrant totalement nos vêtements et plaquant une neige fine sur mes lunettes. Je serai handicapé dans ma visibilité pendant quelques temps par cet incident.

 

Les premiers temps ne sont pas évidents à skier. Il faut tout d’abord se repérer sur ce domaine skiable XXL et composer avec une épaisse couche de neige fraîche qui entrave nos déplacements, les dameuses n’ayant pas eu le temps d’officier.

En nous repérant à l’aide de l’application Skisporet qui recense les pistes de ski nordique de l’ensemble de la Norvège, nous bifurquons afin d’éviter une rude montée qu’il aurait été complexe de gravir dans de telles conditions notamment en skating.

Au lieu de cela, une longue descente jusqu’à Rømåsen avant une courte montée permettant d’atteindre le plateau de Sjusjøen.

 

La neige continue de tomber et la progression est lente. Malgré tout, la visibilité s’améliore progressivement alors que le lac bordant le petit village apparaît. Les 7,5 kilomètres nous séparant de Kiwi, le petit supermarché semblent interminables dans ces conditions malgré tout.

Nous faisons le plein de yaourts et autres produits frais et reprenons notre chemin. La pulka lourdement chargée à la fois de Victor, mais aussi des courses, avoisine les cinquante kilos. Nos compagnons sont également lourdement chargés et il nous faut remonter sur la colline jusqu’à Fjelldokka. Le cheminement sera long et parfois pénible, tenaillés au fur et à mesure de l’avancée de ce début d’après-midi, par la faim. Nous serons de retour vers 15h30 toujours sous une neige fine mais intense. Nous découvrons ainsi cette neige scandinave si particulière, froide, composée de très petits flocons et se transformant très peu du fait des températures très basses.

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La neige ne cessera de tomber jusqu’au mercredi. La fin de journée sera l’occasion pour nous de goûter aux charmes tout norvégien du kos entre amis. Le kos, c’est la chaleur, la bienveillance, l'attention, les moments de rires et de convivialité, les petits instants de bonheur. Pour les Norvégiens, le mot désigne aussi bien une conversation à la lueur des bougies, une promenade en amoureux au milieu de vastes étendues enneigées à contempler une aurore boréale. Le kos est pour les Norvégiens ce que le hygge est pour les Danois. Nous savourons donc le bonheur simple de voir jouer ensemble nos trois bambins, Noëlie, Capucine et Victor, pendant que nous bavardons en assistant Philippe dans la préparation du repas du soir.

"Kos

Norvegian spirit

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Les repas pris en commun dans la grande salle du chalet Månetoppen sont des moments forts de notre séjour. Alors que nous effectuons diverses activités en petits groupes tout au long de la journée, les délices de Chef Philippe (5 étoiles au Michelin !) sont l’occasion de nous retrouver tous ensemble pour échanger autour de nos découvertes d’itinéraires respectifs et de passer de bons moments entre amis.

L’alchimie intergénérationnelle constituera indéniablement l’un des grands souvenirs de ce séjour.

Au petit matin, le général Hiver n’a toujours pas décidé de rappeler ses divisions. Nous décidons de scinder notre journée en deux. La matinée sera consacrée à la découverte du stade international de biathlon que l’on rejoint après 3 kilomètres de descente depuis notre chalet.

Tous les ans début novembre, Sjusjøen accueille une épreuve de pré-sélection au sein de l’équipe norvégienne pour la coupe du monde. C’est l’occasion pour les meilleurs biathlètes de la planète de se retrouver pour se jauger avant le début de la saison. C’est l’occasion pour les équipes de prendre des repères, d’emmagasiner un maximum de confiance et pourquoi pas de prendre déjà un petit ascendant psychologique sur ses adversaires. En novembre dernier, Martin Fourcade s’est d’ailleurs imposé lors de la mass start, devant Antonin Guigonnat et le jeune Norvégien Endre Strømsheim.

Après une courte boucle sur les pistes de compétition éclairées en tout temps et de fait visibles même au milieu de la nuit la plus noire depuis nos fenêtres, nous atteignons le vaste pas de tir construit en 2003. Pas moins de 40 cibles alors que les standards en imposent seulement 30. Nous simulons quelques instants notre passage devant les cibles avant de reprendre la direction de Fjelldokka. Malgré la neige fraîche, alors que nous ressortons du stade, nous croisons deux avions de chasse en combinaison blanche qui nous dépassent sans être gênés le moins du monde par cette poudreuse qui tombe sans interruption.

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Sjusjøen Skistadion Natrudstilen

Sjusjøen Skistadion Natrudstilen

Dans l’après-midi, malgré un temps toujours au blanc, nous repartons Lucile, Sophie et moi en direction du stade pour rejoindre ensuite Moste. Un parcours très sauvage au cours duquel nous croisons Xavier et Virginie qui effectuent la boucle en sens inverse. Après avoir longuement descendu, il nous faut remonter jusqu’à Leindalen pendant près de trois kilomètres. La neige se calme, mais les nuages bien accroché sur la colline de Natrudstilen empêchent toute perspective sur les alentours. Nous sommes dans un désert blanc où il serait tellement facile de se perdre.

Nous croisons d’ailleurs Pierre-Antoine désorienté dans ce white-out typique des terres polaires. Un brouillard tellement dense, tellement indéchirable qu’il fait perdre toute notion de positionnement dans l’espace à celui qu’il emprisonne dans sa main d’acier, brouillant votre vision comme le bandeau blanc du condamné.

Puis, nous arrivons au pied de ce qui constituera le juge de paix de notre séjour. Une montée terrible sur plus de 400 mètres. Il faut se hisser avec la pulka, au bord de l’asphyxie, avant de basculer pour rejoindre notre chalet, dans une descente sèche, courte et nerveuse à plus de 30°. Il faut être costaud sur le plan technique pour freiner au mieux la poussée du traîneau.

Durant la nuit, il a tellement neigé qu’elle recouvre un tiers des fenêtres et qu’il faut s’employer pour dégager la porte d’entrée.  Cette neige hokkaïdesque grisante nous invite à partir découvrir les pentes du Mostfjellet (974 m) et retrouver l’esprit des conquérants du Grand Nord. Nous partons donc remonter notre fameux juge de paix par son versant Nord. Nous prenons ensuite la direction  du lac, avant de bifurquer pour débuter notre ascension vers le Sollifjellet. Lentement, le brouillard nous absorbe. Le climat nous écrase. Le blizzard gifle nos visages et nous fait paraître telle des ombres.

La pulka de Victor disparaît progressivement sous une couche de neige et de givre. Sans la présence des jalons qui délimitent les abords de la piste, il serait impossible de se repérer. Nous sommes totalement prisonniers de ce désert blanc. Il ne reste plus qu’à voir surgir des Marcheurs blancs de part delà ce mur blanc pour totalement nous sentir dans l’ambiance de Game of thrones. On imagine ainsi aisément ce que Nansen, Amundsen, Scott, Charcot ou encore Jean-Louis Etienne ont eu à endurer lors de leurs expéditions vers les pôles. La sensation de ne pas être grand chose face à la fureur des éléments. La peur d’être englouti et de disparaitre dans le néant. Pourtant, cette sensation est grisante, tel un filtre d’amour qui fait que l’on veut y retourner encore et encore. Après tout, comme on dit en Norvège, il n’y a pas de mauvais temps, seulement de mauvais vêtements !

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Dans l’après-midi, nous prenons la direction de Mesnali situé à quelques kilomètres du Sjusjøen Skisenter. L’ambiance est encore très neigeuse. Qu’est-ce qui peut donc nous motiver alors à sortir à nouveau ? La réponse se trouve très certainement dans cette nature vierge, presque intacte. Peut-être sommes nous à notre tour imprégnés par le friltusliv au coeur de la culture norvégienne. Le Friluftsliv où "la vie à l'air libre" est enseigné aux enfants dès le plus jeune âge et se partage avec les collègues, la famille et les amis. C’est un art de vivre qui s’explique par l’omniprésence de la nature norvégienne. Une connexion quasi religieuse, un sentiment de liberté  intense dans la nature sauvage. L’homme ne fait plus qu’un avec le vent, la lande, la montagne, lors de ses déambulations. Le grand dramaturge Enrik Ibsen dans son poème « Sur les hauteurs » (1859) l’a parfaitement mis en relief. Le droit à la nature qui permet de dormir, manger, marcher ou vous le souhaitez… entre pleinement dans ce cadre.

"Il n’y a pas            de mauvais temps, seulement de mauvais vêtements

Friluftsliv

Finalement, le friltusliv a un goût de Kvikk Lunsj, la barre chocolatée norvégienne. Ce "Kit Kat" norvégien est le chocolat que tout bon Norvégien qui se respecte doit avoir dans sa poche lorsqu'il part en randonnée. 

 

Ne trouve t-on d’ailleurs pas à l'intérieur du papier le code de la montagne norvégienne comme un clin d’oeil ?

 

1- Planifiez votre voyage et indiquez où vous allez

2- Personnalisez votre voyage en fonction de vos capacités et de vos conditions physiques

3- Faites attention aux avertissements météorologiques et aux glissements de terrain

4- Soyez prêt pour les tempêtes et le froid, même lors de courts trajets

5- Apportez l'équipement nécessaire pour vous aider et aider les autres

6- Faites des choix de routes sécuritaires. Reconnaître le terrain à risque et la glace dangereuse

7- Utilisez des cartes et une boussole. Sachez toujours où vous êtes

8- Faire demi-tour quant il est temps, ce n'est pas dommage de faire demi-tour

9-Économisez votre énergie et cherchez un abri si nécessaire

Yr, la météo norvégienne nous annonce depuis quelques jours que ce mercredi verra la fin de la perturbation neigeuse. Demain, sera un autre jour fait de soleil et de ciel bleu !

Nous flemmardons dans le chalet. La neige qui devient notre routine journalière, complétée ce matin par un vent fort, ne nous incite guère à mettre le nez dehors.

Dans l’après-midi, nous prenons sur nous et partons en direction le lac de Kroksjøen après avoir longé les hauteurs du lac de Sjusjøen. Peu après le carrefour de Brua (le pont en norvégien), nous bifurquons en direction du village sans nous rendre jusqu’au lac faute de temps. Le retour de notre boucle nous fait cheminer au milieu d’un décor typiquement scandinave. Entre forêt boréale de la taïga, champs de neige recouvrant les tourbières et hytter recouvertes d’un rouge de falun éclatant.

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Enfin ! La neige a cessé et un horizon dégagé et sans partage s’offre à nous depuis les fenêtres de notre chalet dominant les lacs de Mesna et le plus lointain lac Mjøsa, le plus vaste de Norvège, bordant Lillehammer. Un ciel sans nuage et un soleil radieux. Le décor est planté. Notre objectif du jour avec ce temps superbe est tout naturellement de rejoindre la ville hôte des Jeux olympiques de 1994 afin de partir sur les traces des légendaires Birkebeiners.

Nous nous apprêtons rapidement et nous élançons pour effectuer la vingtaine de kilomètres nous permettant de rejoindre le stade des Birkebeiners dans un premier temps, puis les tremplins de Lysgårds.

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Fjelldokka (Sjusjoen, Norway)

Nous rejoignons la Birbebeinerløypa au Sud de Sjusjøen. Cette dernière longue de 54 km relie Rena et Lillehammer en traversant les plateaux montagneux qui séparent les deux grandes vallées de l’Østerdalen et de la Gudbrandsdalen. Chaque année, depuis 1932, une course, la Birkebeinerrennet rassemble 16 000 skieurs souhaitant relever le défi. Il s’agit, avec la Vasaloppet son équivalent suédoise, de l’une des courses phare au calendrier de la Worldloppet et de la Visma Ski Classic, le nouveau circuit pro-tour. Elle s'effectue en style classique et les participants doivent porter symboliquement un sac à dos de 3,5 kg en mémoire des Birkebeiners.

Natrudstilen (Sjusjøen, Norway)
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En route pour Lillehammer sur la trace des Birkebeiners.

En 1204, à la mort du roi Håkon III, la Norvège sombre dans une guerre civile. La dynastie de Sverre est menacée par le clan Bagler, souhaitant imposer l’autorité de l’Eglise sur le pays.

Håkon III Sverreson fut inhumé dans la cathédrale de Bergen et considéré comme mort sans héritier, laissant la porte ouverte aux Bagler. Cependant Inga de Varteig, la maitresse du roi donna naissance en secret quelques semaines plus tard, à un fils, le futur Håkon IV. La naissance d’un fils de roi ne pouvait néanmoins rester longtemps secrète et Inga décide de mettre en lieu sûr son enfant. A l’hiver 1206, Thorstein Skevla et Skjervald Skrukka, deux Birkebeiners (hommes aux jambières en écorce de bouleau, soutiens de la dynastie des Sverre) parviennent à protéger l’enfant après une grande traversée dans la neige. La course reprendrait aujourd'hui le tracé emprunté par les deux braves qui ont sauvé le futur roi. Tous les ans en février, une cinéscénie retrace cette épisode de l'histoire de la Norvège. Elle a d’ailleurs donné naissance à un film en 2016, The Last King (titre original : Birkebeinerne). Ceci explique en partie la popularité de la course en Norvège, dont la symbolique se retrouve dans  le logo de nombre de marques (Norrøna, Bergans of Norway…), mais aussi les mascottes des JO de 94.

Birkebeineren skistadion, site qui accueille chaque année l'arrivée de la Birkebeinerrennet, la coupe du monde de ski de fond et par le passé les Jeux Olympiques 1994 et ceux de la jeunesse en 2016.

La piste au profil descendant jusqu’à Lillehammer louvoie entre champs de neige, forêt aux sapins lourdement chargés par la neige des derniers jours et fraicheur saisissante aux bords des lacs. Nous croisons quelques skieurs à l’entrainement, sac de 3,5 kg sur le dos, en vue de la Birkebeinerrennet qui doit se dérouler 15 jours après (la course sera finalement annulée à cause du coronavirus).

Après près de trois heures de ski, nous atteignons le stade de coupe du monde de Lillehammer. Nous flânons quelques temps à regarder les installations. On mesure pleinement que le nordique est quelque chose de sérieux en Scandinavie. Puis, nous poursuivons jusque dans le centre de  Lillehammer, en passant sous les fameux Lysgårdsbakken, théâtre des épreuves et des cérémonies d’ouverture et de clôture des J.O de 1994.

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Notre ultime journée à Sjusjøen, se passe à nouveau sous un franc et beau soleil. Nous partons à nouveau à la journée pour atteindre Ljøsheim, un petit village au Sud de Fjelldokka où nous résidons. Nous profitons de remonter une dernière fois jusqu’au col de Natrudstilen pour nous hisser jusqu’au sommet afin de bénéficier d’une vue imprenable sur le plateau de Sjusjøen, mais aussi sur le Jotunheimen où se situent les plus hauts sommets des Alpes scandinaves, mais aussi les Rondane.

Après avoir laissé Sophie qui revient par Mostfjellet, nous descendons au milieu d’un vaste paysage marqué par la dernière glaciation. En effet, le plateau est jonché de nombreux kettles, ces dépressions qui se sont constituées dans les dépôts glaciaires et ont donné naissance au très nombreux lacs de la région. 

Après avoir contourné un énième lac, nous atteignons Ljøsheim, juché sur son drumlin, ces collines aux formes allongées constituée par les restes de la moraine d'un ancien glacier. Nous déjeunons dans l’un de ces nombreux chalets présents dans l’ensemble du pays permettant à la fois de se restaurer, mais également de pouvoir s’héberger lors que l’on fait de l’itinérance. Au Nord on trouve d’ailleurs l’un des raids en ski de randonnée nordique les plus célèbres de Norvège, la Trolløypa qui mène jusqu’au beau massif préservée des Rondane après huit jours d’errance. Grands amateurs d’itinérance, nous reviendrons assurément…

 

La dernière partie de notre boucle nous ramène à nouveau sur l’itinéraire de la Birkebeinerrennet. Nous franchissons ainsi le col le plus élevé de la course avec ses 910 m, le Midtfjellet. Nous sommes alors frappé par la largeur de la piste qui est en cours de préparation. Pas moins de 6 rails pour le style classique sont ainsi tracés. Nous faisons ensuite une petite halte à Midtfjellkoia, un ensemble de petits chalets ouverts en permanence où les skieurs peuvent s’arrêter notamment pour pique-niquer en faisant un barbecue.

Après une boucle de près de 30 kilomètres, nous regagnons Fjelldokka, frustrés que le temps s’écoule si vite…

LE BONHEUR

COMMENCE ICI

Une semaine coupés du monde au coeur des grandes étendues neigeuses du pays viking cela peut paraître une éternité pour certains. Pour nous, loin du drame sanitaire du COVID-19 qui déferle avec violence tel un cheval au galop sur l’Europe, elle nous paraît n’avoir duré qu’une seule petite journée. Il est pourtant déjà temps de repartir.

La veille au soir, nous avons descendu l’ensemble des bagages au chalet du bas, plus facilement accessible pour les taxis minibus et leur remorque à bagages.

7h. Nous sommes tous réunis pour le transfert. Il ne manque presque rien... sauf les taxis. Comme à l’aller, ils ne trouveront l’adresse qu’après 45 minutes de retard. De quoi se ronger les sangs. Heureusement, après consultation de leur centrale, ils décident de nous déposer à la gare de Moelv au lieu de Lillehammer afin de pouvoir attraper le train à destination de Gardermoen. Nous sommes soulagés après de longs moments d’angoisse. Jamais le goût suave d’un café acheté au distributeur situé dans le train nous emportant vers Oslo ne nous aura semblé aussi agréable...

 

Lorsque l’on repart de voyage et que l’on quitte un pays qui vous est cher, on est toujours un peu touché par le spleen du voyageur. A l’aéroport d’Olso en attendant d’embarquer, nous faisons quelques provisions pour se mettre un peu de baume au coeur le lendemain au petit-déjeuner, skolebrøds ou autre kanelbollers, sans oublier les délicieuses vaflers dont on salive déjà de l’odeur se répandant dans la cuisine !

La gaufre est au coeur de la culture norvégienne. Au sens propre, comme au figuré ! Elles sont la quintessence du Kos. Pour le chef Esben Holmboe Bang il s’agit même du point d’orgue du repas. Il n’est donc pas surprenant de la retrouver à la carte de son restaurant le Maaemo (Oslo), le seul qui a décroché les 3 étoiles au guide Michelin de toute la Norvège !

La gaufre norvégienne est plus fine et plus moelleuse que sa consoeur américaine ou belge.

Elles se dégustent moelleuses, généreuses, avec un accompagnement plus ou moins léger composé de crème aigre et de confiture, ou encore coiffées d’une tranche de jambon ou d'un délicieux morceau de chèvre d’Undredal ou du Brunøst. Dans tous les cas, les gaufres norvégiennes sont tout simplement irrésistibles. La Norvège, nous l’avons vraiment au coeur...

Pour les gourmands, voilà notre recette des vaflers : 

 

Pour un résultat optimal, utilisez le traditionnel gaufrier en forme de coeur.

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Ingrédients :

  • 4 oeufs

  • 100 g de sucre

  • 1 cuillère à café d’extrait de vanille

  • 300 g de farine

  • 1 cuillère à café de levure (nous préférons la levure de boulanger qui permet aux gaufres d’être plus moelleuses)

  • 150 g de beurre fondu

  • 40 cl de lait

Préparation :

 

1. Dans un saladier, mélangez les oeufs, le sucre et l’extrait de vanille jusqu’à obtention d'un mélange crémeux.

2. Ajoutez la farine, la levure et mélangez.

3. Ajoutez le beurre fondu et le lait, jusqu'à obtention d’une pâte lisse. Laissez reposer au moins une heure avant de faire cuire vos gaufres.

4. Faites chauffer votre moule à gaufres en forme de coeur et badigeonnez sa surface de beurre fondu à l’aide d'un pinceau ou d’huile à l’aide d’un papier absorbant.

5. Versez un peu de pâte dans le moule, fermez et laissez cuire la gaufre jusqu’à ce qu’elle soit dorée. Servez avec du fromage à pâte brune, ou avec de la crème fouettée, du sirop d’érable ou encore de la confiture.

 

Régalez-vous !

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