
Mont sâla (1510 m)
△ jura, canton de vaud - suisse
- par la cabane des Electriciens -
Jeudi 18 février 2021
Fiche technique

Le massif jurassien est l’un des hauts lieux en France pour pratiquer le ski de randonnée nordique. Après que Lucile ait réalisé une première boucle d’initiation au dessus de Chaux-Neuve et Mouthe, deux jours auparavant, nous nous élançons pour notre premier sommet côte à côte. Objectif du jour : le mont Sâla, un crêt situé dans le massif du Noirmont et offrant un belvédère somptueux sur le lac Léman et la chaîne alpine.
Nous partons des Landes d’Aval à Bois d’Amont, à quelques hectomètres de la frontière helvète pour rejoindre dans un premier temps la fromagerie des Vandelles. La pente est forte juste après notre entrée en forêt et presque entièrement déneigée. Nous progressons donc à pied, évitant plaque de glace et eau courante avec précaution. Vers 1200 m, nous pouvons enfin chausser les skis. Pas question cependant de déambuler n’importe où. En hiver, le secteur est une zone de tranquillité pour la faune locale où l’on dénombre quelques grands tétras, lynx, chamois ou autres chevêchette. De fait, des itinéraires hivernaux obligatoires y sont définis.
Après une première partie de parcours en forêt, nous débouchons sur les prés de « Sur la Côte ». Le lieu porte bien son nom puisqu’il domine la vallée de l’Orbe et le lac des Rousses. Ce dernier, bien qu’encore en grande partie gelé, est entouré d’herbe. Nous sommes venus par trois fois ces dix dernières années dans les environs des Rousses, mais nous avons pu parcourir seulement une fois les pistes de ski de fond à proximité du lac.
La couche de neige supportant nos skis est d’ailleurs bien mince.
Qu’à cela ne tienne, nous effectuons de temps en temps quelques zigzags sur notre trajectoire, mais nous parvenons à passer jusqu’à La Côte.
Il nous faut alors installer nos peaux et effectuer quelques conversions pour pouvoir nous élever dans cette forte pente devant nous mener jusqu’au Creux du Croue.
Environ un kilomètre avant le Creux, nous croisons un somptueux igloo réalisé dans les règles de l’art. Nous en profitons pour le visiter et une nouvelle fois constater l’impressionnante isolation phonique de la neige.
Quelques minutes plus tard, nous parvenons au Creux du Croue.
Perdu entre le Noirmont et le Crêt-des-Danses, le Creux de Croue est une profonde dépression due probablement à une érosion puis au creusement continuel des eaux, évacuées dans son sous-sol. Le fond de la combe est en effet composé d’une zone de tourbières. On y trouve également une bergerie où nous avons la chance de voir déambuler un duo de tétras-lyre.
La présence de cette espèce dont le dérangement hivernal peut-être funeste, n’a pas le moins du monde ému des skieurs de randonnée qui passant outre les interdictions pourtant clairement affichées à l’entrée du site, ont remonté la combe comme en témoignent leurs traces, en dépit du risque d’avalanche du fait de la présence d’une belle corniche.



Creux du croue

Après un déjeuner rapide du fait d’une brise glaçante, nous traversons à flanc dans une neige de printemps, afin de rejoindre le Croue. A partir de là, les vicissitudes tempétueuses de l’hiver s’estompent. Adieu branches cassées, troncs avachis et autres feuilles jonchant le blanc manteau. La neige se fait plus légère et plus présente. Quel bonheur de glisser entre les résineux dans cette moquette légère. Nous atteignons ainsi rapidement la Gouille au cerf et le Creux devant et sa célèbre cabane des électriciens.
Il ne reste alors plus que 10 petites minutes pour rejoindre La Croix sommitale du mont Sâla. Les derniers mètres nous laissent sans voix face au spectacle qui s’offre à nous. Les Alpes se détachent à chaque pas un peu plus sur l’horizon, sublimés par la présence de Léman. Nous nous amusons à identifier les sommets qui nous sont familiers : Grand Pic de Belledonne, la Meiji, le Revard, la Tournette, les cimes du massif du mont-Blanc les Dents du Midi, avant que progressivement les noms ne s’étiolent progressivement à mesure que notre regard n’avance vers la partie helvête de l’arc alpin.


cabane des électriciens

Après quelques minutes contemplatives comme nous les aimons tant, nous reprenons le chemin de la combe du Couchant. On enchaîne alors les faux plats descendants et les descentes plus affirmées permettant d’enchaîner quelques virages telemark.
A ce rythme là, les environs de Bois d’Amont, le village du champion olympique de combiné nordique Jason Lamy-Chappuis, sont vite atteints. Nous retirons les skis pour rejoindre le parking dans une ambiance véritablement printanière.

