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Tête de la muraillette (3019 m)
    â–³ écrins, isère - france

- En traversée par les vallons de la Pisse et du Lauvitel -

Samedi 26 et dimanche 27 juin 2021

Fiche technique

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Organisant avec mon acolyte Michel, un cycle vers l’autonomie en randonnée alpine pour le compte du Club alpin de Chambéry en ce début d’été, nous proposons à notre groupe de 10 stagiaires de découvrir les neiges de l’Oisans, après une première journée d’apprentissage en rocher dans la verticale face Ouest du Pinet en Chartreuse.
Je propose donc un sommet idéal pour le perfectionnement au cramponnage et aux techniques d’assurage en mouvement : la Tête de la Muraillette à l’entrée de la vallée du Vénéon.
L’idée m’est venue en compulsant un ouvrage ancien de notre complice de la Bérarde, Jean-René Minelli.
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Tourbières de la Muzelle (Ecrins)
Lac de la Muzelle (Ecrins)
Rocher de la Muzelle, son lac et son refuge.

Le Rocher de la muselle (3465 m), son lac et le refuge éponyme.

     Nous partons donc de bonne heure et de bonne humeur pour deux jours dans le massif des Écrins avec au programme une solide école de neige le samedi, histoire de revoir et se perfectionner aux différentes techniques avec ou sans crampons et le dimanche une belle course d’application.

 

Surprise en arrivant au Bourg d’Oisans, alors que l’enneigement est encore très abondant en Vanoise et dans le massif du Mont-Blanc, la Tête de la Muraillette est presque totalement dépourvue de neige. L’arête terminale est totalement dégagée, seule subsiste quelques accumulations sur les dalles y menant. Nous ne ferons donc davantage du mixte plutôt que de la neige exclusive !

 

Après un petit transfert de voiture entre Bourg d’Arud et la Danchère, histoire de raccourcir l’itinéraire de descente, nous nous élançons dans le vallon de la Pisse. Il faut près de 3 heures pour remonter cette longue vallée agrémentée par des jeux d’eaux vives. L’itinéraire ne présente aucune difficulté, mais comme bien souvent dans les Écrins, la marche d’approche est relativement longue. Il s’agit d’ailleurs d’un élément que nous souhaitons faire travailler à nos stagiaires, la gestion de l’effort.

Rocher de la Muzelle
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Le passage du Clot du Selat, marque la dernière grimpette avant l’arrivée aux tourbières de la Muzelle où s’offre à nous une magnifique vue sur les Aiguilles d’Arves, les glaciers de Mont-de-Lans et de la Girose et la tutélaire aiguille du Plat de la Selle. D’ici, la Meije et ses satellites paraissent bien petits.

 

Le refuge de la Muzelle et le lac éponyme apparaissent au dernier moment. Quel moment de grâce. Semblable à un pétale d’ancolie posé délicatement dans ce désert de pierre.

 

L’après-midi est donc consacré à notre école de neige sur les pentes du col de la Muzelle, encadrée par Tristan et moi, mais aussi à la préparation de la course du lendemain. En début de soirée, Michel, retenu par le travail, nous rejoint. L’équipe est donc au complet pour le sommet qui nous attend à l’aube.

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4h15, le réveil sonne. La nuit comme souvent en refuge a été morcelée, mais c’est toujours un plaisir de partir à la découverte d’une nouvelle cime. Le déjeuner se fait en silence, certain.e.s n’ont vraisemblablement pas l’habitude de ces départs si matinaux.

Quelques brèves consignes pour indiquer le briefing à venir à quelques encablures de la cabane, histoire de ne pas déranger les randonneurs qui sommeillent encore, et nous sommes partis.

Quelques hectomètres plus loin alors que nous faisons halte, nous constatons que l’un des participants ne répond pas à la peine. Tristan retourne au refuge pour le chercher, en vain. Puis après une vingtaine de minutes, je l’aperçois en contre jour sur le sommet de la croupe menant aux tourbières ! Exactement à l’inverse de là où nous devons nous rendre. Ni une, ni deux, je pique un sprint à froid pour le rattraper.

Nous perdons une demi-heure dans l’affaire, mais tout s’achève pour le mieux. Il croyait que nous avions changer d’objectif au regard des prévisions orageuses pour le milieu d’après-midi et commençait à suivre les lumières des frontales d’un autre groupe…

Aiguille de Vénosc

L'élégante aiguille de Venosc (2830 m)

Lever de soleil sur les aiguilles d'Arves

Nous attaquons les premières pentes qui doivent nous mener au col du Vallon (2531 m). Le sentier prend rapidement de la hauteur par de raides lacets efficaces. Le rythme se fait à allure moyenne, mais de manière régulière. Le pas du guide semble trouvé !

Tout le long de la montée, Tristan, Michel et moi n’avons d’yeux que pour l’esthétique aiguille de Venosc (2830 m) que j’ai repéré quelques jours plus tôt en préparant la sortie. Assurément, son profil parfait de montagne d’enfant nous invite à revenir lui rendre visite !

 

Au col, un point de décision est nécessaire. Nous faisons travailler nos apprentis pour qu’ils dénichent le meilleur itinéraire. La Tête de la Muraillette leur facilite le travail, la totalité du parcours restant étant à vue. Ils décident de gagner au plus vite l’arête Nord en empruntant des croupes rocheuses, histoire d’éviter au maximum les zones de neige qui ralentiraient notre progression et pourrait éventuellement nos obliger à mettre les crampons. Dans les faits, il n’en sera rien de la journée, la neige ayant suffisamment de portance et n’étant plus présente en quantité. Nous leur ferons mettre en pratique la descente sur névé travaillée la veille.

 

La progression relativement aisée sur l’arête jusqu’à un pas de II, permettant de franchir de courts ressauts rocheux aériens. A la descente, ils nous permettront le faire travailler l’assurage en mouvement à l’aide de béquets rocheux. A 9h, nous nous dressons face à la Grande Sœur de la Tête de la Muraillette, le Rocher de la Muzelle, illuminé de mille feux par son glacier suspendu.

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Le col du vallon et l'aiguille de venosc

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le lac du lauvitel

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Après divers exercices techniques dont une mise en situation de rappel, nous empruntons le vallon de l’Embernard en direction du Lauvitel. Le sentier conduit par des pentes raides et parfois équipées de câbles jusqu’au lac, d’où un sentier muletier casse-pâte, entièrement pavé nous ramène jusqu’au hameau de la Danchère.

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Une journée bien remplie au cœur de ce si beau parc des Écrins, en compagnie d’un groupe très assidu et qui a fait preuve de ressources face à la longueur des deux journées de formation et ce malgré quelques difficultés physiques que certains ont dû surmonter.

Rocher de la Muzelle
Lac du Lauvitel

Rocher de la MuZelle (3465 m) depuis le sommet de la Muraillette

Le majestueux lac du lauvitel au fond de son val profond

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