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Les Quatre Têtes (2364 m)

    △ Aravis, Haute-Savoie - FRANCE

- en boucle par le refuge de Doran et l'arête des Saix -

Vendredi 8 juillet 2016

A l'ombre du Cervin... des Aravis

      Des Aravis, on connait souvent les belles combes côté la Clusaz et le Grand Bornand, que l’on remonte l’hiver en ski de randonnée : Bella Cha, Tardevant, Paccaly… où ses sommets aériens qui arrêtent le regard : le Charvin, le mont Charvet et bien entendu la pointe Percée.

Il existe pourtant un versant caché, méconnu, sauvage. Le « versant au soleil » pour paraphraser Roger Frison-Roche. Celui auquel on tourne le dos lorsque l’on arrive à Sallanches, trop attiré par le mont-Blanc voisins et ses glaciers étincelants.

Ce versant c’est celui du vallon de Doran. Dominée par la pointe Percée (2752 m), cette combe se niche entre l’arête des Saix et la chaîne des Aravis. De verdoyante et accueillante lorsqu’on l’aborde à proximité du refuge du même nom en débouchant de la forêt, elle devient progressivement grise, aride, austère, rocailleuse et respire profondément la haute montagne.

     J’avais envie de faire découvrir cet aspect méconnu des Aravis, loin des grandes foules estivales qui trainent leurs godillots du côté des Confins. Après tout, le Pays du mont-Blanc est notre berceau familial, il est donc naturel de vouloir le mettre en valeur !

 

J’emmène donc un groupe du CAF de Chambéry en ce petit matin de juillet pour un « grand tour » dans mon pays. Nous laissons les voitures à quelques encablures du parking des Planes (1150 m) (la piste étant littéralement défoncée nous préférons nous arrêter peu avant afin d’éviter d’habiter les voitures).

 

Nous empruntons la piste puis bifurquons rapidement en direction du vallon de Doran au milieu d’une belle forêt de hêtres et de fougères. Nous progressons rapidement sous une chaleur déjà étouffante et ne tardons pas à atteindre le refuge à l’entrée de la combe. La pointe Percée apparait alors s’élançant tel un monolithe défiant le ciel, grise, belle, effrayante presque par ce versant sauvage qui ne laisse apparaitre aucune faiblesse. Tant mieux, il ne s’agit pas d’elle dont il sera question pour la fin de l’ascension !

 

Nous nous enfonçons alors plus loin encore vers le col de Doran. La pelouse alpine laisse progressivement la place à un univers plus minéral. Le sentier caillouteux ne tarde lui même pas à être recouvert par un épais manteau neigeux, vestige d’un hiver tardif qui ne veut pas mourrir…

La sente réapparait parfois avant de totalement se perdre alors que nous atteignons la montée finale vers le col dans une pente schisteuse détrempée. Une fois au col, il nous faut peu de temps pour avaler la crête finale et déboucher au sommet face à un panorama somptueux (Chablais, Giffre, Fiz, aiguilles Rouges, massif du Mont-Blanc, Beaufortain, Vanoise, Ecrins…) dominant le bassin de Sallanches après seulement 3 heures de montée.

Après une pause bien méritée, nous reprenons notre chemin en direction du col puis nous bifurquons en coupant le névé en direction de l’art des Saix par une petite sente à moutons. Cela nous permet de contourner les 4 Têtes et de voir ses multiples visages  en basculant vers le chalet de Mayères (1563 m) en descendant les alpages. Du refuge, nous prenons la direction de nos voitures en passant par Tornieux.

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