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- 7 au 11 juillet 2021 -

Fiche technique

- 7 au 11 juillet 2021 - 

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Lac de Servières

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          Parfois, certaines idées d’itinéraires naissent du hasard, alors même que vous n’aviez pas pensé du tout à venir traîner vos chaussures dans le secteur. C’est le cas pour ce projet d’itinérance qui va naître de la volonté de mes parents de réunir leurs trois petits-fils quelques jours en ce début d’été. Nous planifions donc de nous retrouver chez mon frère à Clermont-Ferrand pour qu’ils puissent récupérer la petite troupe. De retour du week-end pascal alors que nous approchons du pays arverne, ma femme me fait une proposition : « Au lieu lieu de faire l’aller-retour deux fois dans la semaine, pourquoi tu organises pas un trek en Auvergne ? ». L’idée me séduit, d’autant que je connais bien le secteur pour avoir réalisé ma formation d’initiateur rando montagne au Mont-Dore, cela sera donc l’occasion de faire découvrir le secteur dans un massif où les Cafistes chambériens viennent rarement.Ni une, ni deux, je me plonge dans les cartes, les topos et autres idées pour s’inspirer. 5 jours, 5 étapes. Je tombe sur une jolie boucle permettant de découvrir les lacs d’Auvergne… problème, elle dure 9 jours. Qu’à cela ne tienne, je modifie quelque peu l’itinéraire, rajoute des points d’interêt et fait une proposition. Cette dernière reçoit tout de suite un accueil très favorable et les places partent à la vitesse de l’éclair. Tout en donc bouclé côté réservations et participants deux mois avant le départ.

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Nous retrouvons donc en ce premier jour des vacances scolaires sur les bords du lac de Servières pour le grand départ. La première étape est une mise en jambe avec seize petits kilomètres et à peine 200 mètres de dénivelé positif. C’est l’occasion de papoter, de découvrir les différents membres du groupe, mais aussi d’admirer le Puy de Dôme, seigneur des lieux et des paysages typiquement auvergnats avec ses collines boisées, vestiges des volcans du passé, ses pâturages jonchés de fleurs colorées et ses vertes forêts.

Nous longeons donc le lac de Servières, ce maar poissonneux caractéristique de l’activité volcanique de la région. Nous accrochons donc un premier lac à notre tableau de chasse hebdomadaire. Nous poursuivons par le GR 441 pour passer à proximité des pistes du domaine nordique de la Pessade, puis le petit village de Saulzet-le-froid avant de croiser nos premiers puys endormis, la Combegrasse, la Rodde, le Charmont. Nous flirtons avec la route du col de la Ventouse (964 m), avant de rejoindre le lac de la Cassière où nous passons notre première nuit. Ce petit lac eutrophisé de 14 hectares, à la différence de son voisin de Servières, a été formé par une coulée de lave des Puys de la Vache et de Lassolas, qui est venue barrer un petit cours d’eau.

Arrivés vers 15h, nous nous sentons chanceux d’avoir échappé aux multiples orages qui s’enchaînent jusqu’à tard dans la soirée. Nous profitons tout de même d’une éclaircie pour nous rendre jusqu’au lac et découvrir à proximité de sa rive Sud-Est, d’étranges rochers bicolores comme si ils avaient étaient immergés durant un long moment et leur partie inférieure était encore mouillée. Le lac de la Cassière a en effet pour particularité de connaître des variations rares mais importantes et inexpliquées de son niveau d’eau. 

La chaîne des Puys (Auvergne)
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Lac d'Aydat

La deuxième journée de trek est indéniablement la plus longue de notre parcours. Elle doit nous mener du lac de la Cassière, à celui du Chambon via le lac d’Aydat, Saint-Nectaire et Murol.

Une étape de près de 30 kilomètres pour un peu moins de 1000 mètres de dénivelé. Nous lassons les chaussures vers neuf heure moins vingt et partons sous un ciel menaçant alors que la bruine de l’aurore vient de s’arrêter. Nous arpentons le GR 30 jusqu’au lac d’Aydat avant de le laisser se diriger vers Alloix. Il n’est en effet pas possible de le suivre en totalité sous peine de voir notre étape s’allonger de manière déraisonnable.

Le parcours au milieu du bocage se révèle à la longue monotone. Les prés clos de l’Auvergne au Berry, en passant par le Nord sont effectivement en somme assez similaires. A mesure cependant que nous approchons de Saint-Nectaire, le paysage se vallonne, les puys du massif des Monts Dore, bien qu’encapuchonnés se dressent progressivement face à nous.

Peu avant quatorze heures, nous arrivons sur les hauteurs du village dénommé en l’honneur de l’évangélisateur des Monts-Dore.

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coucher de soleil sur le lac de la Cassière 

Lac d'Aydat (Puy-de-Dôme)

Nous en profitons pour admirer la somptueuse basilique romane et sur notre droite l’imposant château de Murol où nous devons nous rendre dans un second temps.

Lors de notre descente du Puy de Châteauneuf (939 m) nous faisons une halte pour découvrir les grottes du même nom. Ces habitats troglodytiques sont utilisés depuis le néolithique.

 

La visite de la basilique de Saint-Nectaire marque une pause dans notre progression. Nous restons quelques instants à admirer ses chapiteaux polychromes aux motifs naïfs et ses voûtes chargées d’histoire. Un livre d’architecture grandeur nature !

 

Notre périple n’est cependant pas achevé. Nous reprenons notre bâton d’itinérance et suivons à nouveau les traces rouge et blanche du GR. Direction Murol. Les rives du Chambon ne sont plus très loin.

La forteresse médiévale apparaît de plus en plus nettement dans notre champ de vision jusqu’à le saturer. Les panneaux s’affolent pour notre annoncer le lac toujours plus proche. Pourtant, nous faisons durer la danse. En effet, je souhaite arriver à l’aplomb de la pièce d’eau pour découvrir la Dent du Marais restée célèbre pour sa légende funeste. Une jeune bergère, afin d’échapper a une tentative de viol de la part d’un chevalier, se serait jetée du haut de cet éperon rocheux, s'élevant à près de 100 m, et aurait miraculeusement atterri indemne grâce à l'intervention de Notre-Dame de Vassivières. Elle se serait par la suite vantée de son exploit et devant le doute des villageois, aurait voulu renouveler son exploit, mais cette fois sa vantardise l’aurait perdu ! Depuis, ce monolithe est appelé également le Saut de la Pucelle.

 

Après de longues heures de marche, nous atteignons enfin notre hébergement pour stakhanovistes afin d’y savourer un repos bien mérité.

Demain, l’appel des sommets se fera encore plus prégnant !

Nous passons la nuit à la Bonne hôtesse, le plus vieil hôtel de cette station de villégiature puisqu’il date de 1856. Histoire de s’immerger dans notre aventure auvergnate, nous optons pour un menu locavore à base de truffade et pompe pommes.

La soirée se passe avec une ballade digestive avec Jacky, à faire le tour du lac.

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La troisième étape de notre tour des lacs d’Auvergne doit nous mener du Chambon au lac Pavin.

Nous débutons par une douce mise en jambes en contournant le lac Chambon par l’Est. Une rude montée dans le bois des Voissières, nous permet de prendre pieds sur la crête de Montaleix afin de pouvoir rejoindre le GR 30 au niveau de Courbanges.

Petit à petit, le paysage se fait plus montagnard. Les puys bien qu’encore encapuchonnés, se dévoilent tout à tour, les champs prennent vie avec leurs beaux troupeaux de vaches salers indispensables à la réalisation du délice des alpages auvergnats : le Saint-Nectaire.

Après une traversée sylvestre, nous débouchons sur le vaste alpage de la montagne de Dourbise, dominé par le puy de Chambourguet. Les grandes gentianes pullulent sur les pentes du massif du Sancy. Nous n’en avons jamais vu autant !

Lac Chambon où se mire la Dent du Marais

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Chaîne des Monts-Dore (Auvergne)
Gentianes jaunes dans le Massif Central
Vaches salers
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Besse-en-Chandesse

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Le coeur médiéval de besse

Nous plongeons ensuite en direction du magnifique village médiéval de Besse-en-Chandesse. Cette ancienne place commerciale ne manque pas de charme avec ses maisons renaissance, son château et son très beau beffroi. Nous prenons le temps de flâner dans ses ruelles avant de reprendre notre chemin vers notre destination.

Nous avons devant nous tout l’après-midi, nous en profitons donc pour réaliser en aller-retour l’ascension rapide du Puy de Pertuyzat (1304 m) qui nous offre une belle vue sur les Monts-Dore enfin découverts, mais aussi le Puy de Dôme et les monts du Cantal au loin.

Sculpture à Besse (63)
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Ce nouveau sommet dans notre escarcelle, nous poursuivons notre cheminement jusqu’au Pavin, en passant dans un premier temps à proximité de la tourbière en formation du lac Estivadoux, puis en réalisant le tour du plus profond lac d’Auvergne avec ses 92 mètres.

Il s’agit assurément de l’un des plus beaux lacs du Massif Central avec ses eaux passant du bleu nuit au vert mordoré.

Il présente également la particularité de posséder deux couches d’eaux qui se mélangent relativement peu. La couche supérieure, très pure, est très favorable aux ombles chevaliers, la couche profonde dense en méthane, ne laisse que peu de place à la vie.

Il s’agit également du plus jeune volcan de France métropolitaine, car il s’est formé bien après la chaîne des Puys, il y a 6900 ans, à la suite d’une explosion d’une violence inouïe. Ce maar endormi est le théâtre somptueux de notre repos bien mérité.

Lac Pavin

Beffroi de Besse
Puy de Pertuyzat (1304 m)
Puy de Pertuyzat
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Après avoir longuement tourné autour, il est temps de partir à l’ascension du Puy de Sancy, le toit de notre périple, mais aussi de l’Auvergne.

Nous débutons notre journée comme la précédente en longeant une partie du lac Pavin. Nous apercevons le sentier menant aux quelques voies d’escalade dominant le Pavin, puis nous remontons sur le bord de cratère. Nous nous dirigeons alors en direction du Puy de Montchal (1409 m) dont nous réalisons l’ascension en aller-retour. Il nous offre une large vue sur le massif du Sancy et au loin, les monts du Cantal. Nous en profitons également pour observer le parcours du jour, avec en premier lieu, une halte à Notre-Dame de Vassivières.

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Alors que nous nous apprêtons à pénétrer dans le sanctuaire dédié à la Vierge noire, nous nous apercevons qu’un baptême, en l'honneur du petit Augustin, va y être célébré. Nous nous contentons donc d’un coup d’œil à la Chapeloune, un petit oratoire en contrebas de la chapelle, dont la source aurait redonné la vue à un commerçant de passage, sous les hospices de la Vierge noire.

Cette dernière passe l’hiver en l’église de Besse et vient en estive à la belle saison.

 

Nous poursuivons ensuite jusqu’au col de la Geneste (1369 m) d’où débute réellement notre ascension. J’ai fait le choix de ce versant, qui n’est pas le plus direct, afin d’éviter au maximum la vue sur les remontées mécaniques de Super-Besse, mais aussi afin d’apercevoir le lac Chauvet.

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Vue sur les monts du cantal

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Le massif du Sancy et Super-Besse

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Notre-Dame de vassivières

Lac Chauvert et monts du Cantal

Le lac Chauvet et au loin les monts du Cantal.

Le Puy de Sancy (1885 m)

Le Sancy (1885 m)
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Le Puy Gros (1793 m)

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Le cirque de la fontaine salée

Nous contournons le Puy de Paillaret puis nous hissons tranquillement jusqu’au col du Couhay.

Il ne nous reste alors plus qu’à rejoindre le col de la Cabane d’où nous pouvons admirer la sauvage vallée du Cirque de la Fontaine salée et ses aiguilles du Diable.

Quelques mètres et nous atteignons la cime du Sancy et ses hordes de touristes que vomit par intermittence le téléphérique situé quelques mètres plus bas sur le versant du Mont-Dore.

 

Malheureusement, le ciel s’est chargé et une nouvelle fois, je dois comme à chacune de mes ascensions ici, me contenter d’une visibilité moyenne…

Qu’à cela ne tienne, le site reste toutefois avec une ambiance particulière entre montagne à vaches et aiguillettes déchiquetées. Un syncrétisme entre les Vosges et les Alpes que seuls les reliefs volcaniques peuvent nous offrir.

Nous entamons la descente en empruntant l’arête qui doit nous mener jusqu’au col de Courre. Les aménagements réalisés pour éviter l’érosion se révèlent « casse pattes ».

Nous cheminons au dessus des à pics de la face Sud-Ouest.

 

A l’entrée du val de Courre, nous dégringolons vers la vallée en jetant un regard émerveillé vers les chamois qui se prélassent dans les pentes d’herbe grasse du Puy de Cliergue.

Il est temps de rentrer, la météo a tournée…

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     Pour notre dernière étape, les dieux du ciel sont avec nous ! Tempête de ciel bleu à notre départ de l’auberge de jeunesse du Mont-Dore et les prévisions nous prévoient enfin une journée estivale côté température ! En hardis par ses perspectives, nous dévalons à grandes enjambées la vallée de la Dordogne. Un regard pour les Thermes et les hôtels XIXe et nous poursuivons à grand train jusqu’au pied de la pente soutenue du Puy Gros. Une raide montée en forêt nous attend alors puisque nous devons prendre en 2,5 kilomètres presque 500 mètres de dénivelé positif. Nous prenons pied sur le plateau de Guéry, le rideau de scène s’ouvre et nous pouvons alors jouer notre partition journalière : ascension d’un premier sommet belvédère dont le nom évoque le village familiale dans les Bauges, de l’une des participantes, puis d’un second à la forme de corne si caractéristique qui lui à d’ailleurs donné son nom, la Banne d’Ordanche (1512 m) et enfin une ample déambulation au milieu des hautes pâtures de cette montagne vivante comme je l’affectionne tant.

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On se sent proche de ces éleveurs d’une montagne qui n’est pourtant pas la nôtre, mais qui par bien des aspects est tout de même semblable. Me revient alors ce passage si vrai de l’essai de l’italien Paolo COGNETTI, Sans jamais atteindre le sommet (2018) qui résonne comme une évidence :

« J’aimais l’idée qu’un seul grand peuple habit(e) les hautes terres du monde, mais (c’est) une lubie romantique tant les Alpes, nous étions devenus des citadins de l’immense mégalopole européenne ou d’une de ses banlieues forestières. Nous habitions, travaillions, voyagions comme des urbains. Restait-il encore des montagnards ? Y avait-il quelque part sur cette terre une montagne authentique que la ville n’avait pas colonisé et qui avait conservé son intégrité de montagne ? ».

Le Mont-Dore

La vallée du Mont-Dore et le Sancy depuis les premières pentes du Puy Gros.

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Le Puy Gros (1485 m) et le Sancy en arrière plan

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panorama depuis Le Puy Gros (1485 m)

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Mais le temps s’écoule, impitoyable et inéluctable la rêverie ne peut s’éterniser. Le lac de Guéry est déjà en vue et avec lui l’odeur de l’achèvement comme les vaguelettes qui s’écrasent doucement sur les rivages lacustres. 6 petits kilomètres nous séparent du lac de Servières, une misère au regard des 100 déjà parcourus. Pas de nostalgie, mais un bonheur profond de profiter de ces splendides paysages volcaniques sous un soleil éclatant. Quelques curiosités géologiques à proximité du Puy de l’Ouire avec les Roches Sanadoire et Tuillière vestiges rabotés par les glaciers, de deux volcans dont il ne reste plus que la cheminée et une petite partie du cône. La pente se redresse avec vigueur une dernière fois vers le Puy de l’Aiguiller, tel un dernier baroud d’honneur et les eaux scintillantes de Servières apparaissent déjà. La boucle est bouclée 

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