Grand (2448 m) et petit (2439 m) Van
△ belledonne, isère - france
- en boucle par le lac Achard et la Croix de Belledonne -
Lundi 1er juillet 2019
Fiche technique
Belledonne est un massif qui ne laisse pas indifférent de par sa sauvagerie. C’est également un massif qui se respect, qu’il faut aborder avec humilité. Il n’y a pas de petites sorties en Belledonne. Souvent de gros dénivelés, du kilométrage, de la roche. Cela se mérite, cela s’apprécie.
Belledonne est un concentré de ce que l’on cherche en montagne, de ce que l’on apprécie. Des lacs, des petits refuges désuets, des sommets élégants et racés, le tout à quelques encablures seulement de la ville. Un jardin pour citadins en manque d’air pur en somme.
On vient en Belledonne comme on vient voir une vieille tante. On sait qu’elle est là, mais on ne trouve pas le temps. Trop de neige au printemps, de la neige très vite en automne. Aller en Belledonne n’est pas aisé. Le temps des cerises est très court. Il faut le savourer !
Le Taillefer (2857 m)
Belle, mystérieuse, envoûtante ou lumineuse, mais toujours palpable, la chaîne de Belledonne livre chaque jour, à qui sait tourner vers elle un regard respectueux, un spectacle à la hauteur de ses étendues."
Lionel MONTICO
Belledonne, escapade en pays de lumière
Rendez-vous est donc pris début juillet pour une classique hivernale qui se fait en ski de randonnée : le Grand et le Petit Van. Ces derniers mois, une tempête à agité le secteur avec le projet d’extension du domaine skiable de Chamrousse jusqu’à ces deux cimes dominants les lacs Robert. La forte mobilisation, emmenée notamment par Mountain Wilderness et le Club alpin, a fait reculer (du moins temporairement) les promoteurs de cette UTN (Unité Touristique Nouvelle).
J’embarque donc un groupe du CAF de Chambéry dans cette chevauchée. Départ depuis Bachat-Bouloud en direction du lac Achard. La fraicheur est relative, la canicule débutée la semaine précédente encore bien présente. La fraicheur du sous-bois est toute relative, mais le groupe progresse bien malgré tout. Après une heure de marche, nous atteignons le lac. Il règne étrangement un silence épais. En effet, à seulement quelques minutes de route de la capitale des Alpes, les environs de Chamrousse et notamment ses lacs sont particulièrement animés.
Nous profitons donc de la torpeur matinale et poursuivons notre progressions vers un enchaînement de trois col : Infernet (2080 m), de la Botte (2166 m) et des Lessines (2166 m, parfois encore appelé de la Lessive sur d’anciennes cartes). A chaque détour, chaque vallonnement son lac et sa perspective sur l’Oisans ou les Ecrins. A nos pieds, un versant abrupte, déversant vers la vallée de la Romanche. C’est cela aussi Belledonne, un massif étroit et taillé à la serpe par les glaciers et les cours d’eau de la dernière grande glaciation. Ah, les Vans ! L’objectif devient visible. « C’est ce tas de cailloux impressionnant ? » assène un participant. Oui, ce tas de cailloux justement. Austère, minéral, sans âme diront certains.
Le lac Achard
Au col, les Vans sont annoncés à 1h de marche. Estimation optimiste ? Nous verrons bien. Il va falloir, pour les atteindre, s’engager dans un pierrier soutenu et exigeant. Un balisage intermittent et de nombreux cairns facilitent le choix du meilleur chemin mais l’effort reste bien présent. Rapidement, les névés nous font perdre la trace. Qu’à cela n’importe. On fait parler l’instinct, la science de l’itinéraire jusqu’à finalement déboucher gauche du sommet herbeux du Petit Van.
Nous nous arrêtons à proximité de son gros cairn sommital avec de belles perspectives sur le Grand Sorbier tout proche, sur la Grande Lauzière, le Pic de Belledonne et plus loin les Grandes Rousses et les Ecrins.
Après une petite visite au sommet du Grand Van et une rencontre amicale de quelques bouquetins nous reprenons tambour battant la direction du col des Lessines, puis des lacs Robert.
Débute alors un lent retour à la civilisation et à la montagne aménagée en empruntant la piste de skis des lacs Robert pour rejoindre la Croix de Chamrousse. La fin de l’itinéraire serpente le long de la crête, puis à nouveau en forêt après avoir presque rejoint le lac Achard.
Les Lacs robert