

Aiguille dibona (3131 m)
△ Ecrins, isère - france
- voie normale -
Jeudi 9 et vendredi 10 juillet 2020
Fiche technique

Dans les rêves des alpinistes, des courses d’arêtes s’enchainent avec des sommets élancés à la silhouette de lame. C’est à la rencontre de l’une d’elles que nous allons partir avec Nadine, Jean-Pierre, Fabien, Isabelle, Mathieu notre guide et moi-même, pour ce premier Camp de base rocher en partenariat avec le Bureau des Guides de la Bérarde.
Gravir « la » Dibona est un rêve pour nombre d’entre nous. La silhouette unique de cette aiguille, flèche de granite d’une cathédrale alpine légendaire, lancée comme un défi vers le ciel, est un enchantement du regard. Invisible aux profanes depuis la vallée, elle apparait subitement au détour du vallon comme jaillissant des entrailles de la Terre. Citadelle de Barad-dûr sortie de l’imaginaire torturé de Tolkien. On l’aborde avec respect et parfois même avec un peu de crainte.

La montagne c'est pointu
Pierre CHAPOUTOT
Après une première journée consacrée aux basiques (encordement, techniques d’assurage, relais, pose de friends et autres câblés…), nous partons au petit matin en direction de « notre » aiguille..

Merveilleusement dressée quand on remonte le vallon du Soreiller, la Dibona perd un peu de sa superbe lorsqu’après avoir remonté le névé menant au col occidental du Soreiller, on aborde son versant trapue et inclinée où serpente la voie normale.
Cette voie présente l’intérêt de cumuler toutes les problématiques pour les apprentis grimpeurs. Il faut grimper harmonieusement, assurer son second avec efficacité et maîtriser sa peur lorsque l’on aborde la seconde et dernière longueur sur l’arête aérienne menant à l’auguste cime.

Les choses sérieuses débutent véritablement au pied des clochetons Gunneng, après en amuse-bouches, un cheminement évident entre ressauts et vires presque horizontales en guise d’échauffement.
Nous adoptons un encordement en flèche avec un premier de cordée et deux seconds pour davantage de sécurité. Mathieu notre guide passe en tête et pose des points pour faciliter l’assurage.
La première longueur consiste à remonter un dièdre de 20 m qui mène à une petite plateforme. La seconde suit l’arête en se tenant soit sur le fil pour bénéficier de bonnes prises, soit en pas d’adhérence sur une belle dalle de granite (il faut le noter car ce n’est pas la première qualité du massif de l’Oisans !). Arrivés au deuxième relais, le sommet est à portée de main, à une dizaine de mètres.
Quelques minutes au sommet pour notamment immortaliser l’instant et nous repartons. En effet, la Dibona est très fréquentée et, paramètre à prendre en compte, il faut s’organiser au refuge pour ne pas s’embouteiller dans la voie normale qui est également la voie de descente pour l’ensemble des itinéraires ! Mathieu nous mouline jusqu’au deuxième rappel afin de gagner du temps et nous tirons le second après avoir laissé passer les cordées ascensionnistes.
De retour au pied des clochetons Gunneng, nous retraversons avec davantage d’aisance les vires et nous laissons tranquillement descendre en ramasse sur le névé quelque peu ramolli.







