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- Voie normale -

Bishorn (4159m) 

    â–³ Val d'Amniviers, Valais - Suisse.

Jeudi 13 et vendredi 14 juillet 2010

Un petit tour des lieux.... avant de partir en course.

​     Le Bishorn n'est de loin pas de 4000 le plus connu de la liste pourtant, il s'agit certainement de l'un de ceux qui permet un apprentissage progressif des techniques de cramponnage dans une course glaciaire sans grande difficulté.

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     La première ascension du sommet occidental (4 153 m) a été réalisée le 18 août 1884 par G. S. Barnes et R. Chessyre-Walker et leurs guides Josef Imboden et J.-M. Chanton.

La cabane de Tracuit  et le Bishorn à gauche.

    Le Bishorn reste dans l'ombre de son puissant voisin le Weisshorn, cône parfait à trois arêtes, qui pourrait rivaliser avec le Cervin pour le titre de plus belle montagne des Alpes. Pourtant, le Bishorn n'a rien  à lui envier en face Nord-Est, côté TD, avec une pente de 50° et même 70° par endroits (zone de séracs) du fait des effets du réchauffement climatique.

Carnet de course

 

Jeudi 13 juillet : Zinal (1600m) - cabane de Tracuit (3256m)

 

     En cette année 2010, l'envie de franchir le pas de l'alpinisme se fit de plus en plus sentir. Randonneur régulier et confirmé, je décide de passer à l'étape au dessus en réalisant ma première course et plus particulièrement mon premier "4000". J'hésite pendant quelques temps entre le Bishorn et le Grand Paradis. Finalement, j'opte pour le sommet valaisan et m'inscrit pour faire l'apprentissage des techniques propres à ce sport, à un stage UCPA à Argentière.

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    L'ascension est réalisée en fin de semaine en deux jours après avoir réalisé le Buet afin de s'acclimater. Le stage s'est réalisé dans une très bonne ambiance avec une équipe très sympa mais très affutée...
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    Le premier jour permet une bonne mise en jambes puisqu’il faut avaler 1600m de dénivelé pour atteindre le refuge. Il ne faut donc pas partir trop tard car le repas au refuge est servi à 18h.

 

La première partie de la montée se fait en sous-bois, que l’on quitte environ vers 2000m, après avoir passé le torrent de Tracuit. On voit alors la vallée s’éloigner en prenant de l’altitude progressivement grâce à de grands lacets. La pente se fait un peu plus forte. Après avoir passé la cascade (qui est visible depuis le bas du parcours), la montée est légèrement moins raide et nous continuons notre progression sur un sentier dégagé.
 

     ï»¿Nous  faisons alors halte à proximité des ruines d’un racart pour déjeuner au soleil. Après nous être restaurés, nous repartons en direction de la cabane. Cela va encore demander environ 2-3h.

La fin de la première journée est marquée par une traversée de moraine assez longue où il faut toujours suivre les marques blanche-rouge-blanche appliquées sur les rochers. Un petit passage à l’aide d’une chaine métallique permet d’atteindre l’arête du col entre les Vals d’Anniviers et de Turtmann, où se trouve le refuge (3256m).

Le paysage est véritablement somptueux avec le Bishorn, le Weisshorn, le Zinalrothorn, la Dent Blanche et le Val d’Anniviers. (Panorama)



     La carte postale suisse est totale grâce à la cabane de Tracuit. Il s'agit d'un refuge qui est tenu par le Club Alpin Suisse (section de Chaussy). En effet, il s'agit d'une belle cabane en pierre, typique des Alpes suisses qui devrait cependant être remplacée par un édifice moderne plus grand (début des travaux en juin 2012) afin d’accueillir les alpinistes dans de meilleures conditions. (voir la vidéo ci-dessus).

L’accueil y est correct, mais sans plus, le repas quant à lui est bien agréable. Il faut compter environ 40 € pour la demi-pension (repas du soir lors de notre sortie : soupe, poulet aux ananas, salade de fruits). Vous pouvez également y prendre des sandwichs pour le lendemain. Attention, comme dans de nombreux refuges suisses, l’eau est payante (environ 8 € la bouteille).


La montée jusqu’au refuge peut très bien constituer un but de randonnée en soi (avec éventuellement une nuit à la cabane pour s’immerger dans le milieu de la haute-montagne).

Après notre arrivée, nous passons la soirée calmement à jouer au tarot et à parcourir les environs pour prendre une multitude de clichés de ce paysage à couper le souffle.



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Vendredi 14 juillet : Cabane de Tracuit (3256m) - Bishorn (4159m) - Zinal (1600m)





     Le lendemain, les gardiens nous réveillent à 5h afin de réaliser les 3/4 heures de marche qu'il nous reste. Après un solide petit déjeuner, l’ascension du Bishorn peut commencer.
Nous prenons pied sur le glacier tout de suite à proximité de la cabane. Il nous suffit alors de suivre la trace laissée par les cordées. Il faut dans un premier temps se frayer un chemin parmi les crevasses, le glacier pouvant être très ouvert en fonction de la saison.
Puis progressivement la pente s’incline plus fortement jusqu’à la selle entre les deux sommets du Bishorn.



Quel bonheur lorsque je vois s'inscrire sur ma montre altimètre la barre mythique des 4000m. La montée a cependant été éprouvante, non pas du fait de la pente mais des accoups récurrents liés à la présence d'une cordée avançant avec difficulté.

Nous nous dirigeons alors vers le sommet de droite et montons la dernière pente de neige relativement forte (35-40°) pour atteindre le sommet à 4153m, après avoir passé une grande crevasse. 

Je profite des quelques minutes inoubliables où je peux observer la Terre vue des cimes : la ronde des 4000 valaisans m'entoure complètement. Je fais parti de ce monde quasi irréel et je mesure que je viens de rentrer sur la pointe des pieds dans la grande famille des alpinistes. (Panorama)

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     Ime faut alors repartir par le même chemin. La descente n’est pas des plus évidente, car il s’agit de redescendre d’une traite les 2500m montés en deux jours. A la base du glacier, le bruit sourd d’une importante chute de séracs suivie du ballet d’un hélicoptère de la sécurité civile suisse en préventif nous rappela aux dangers du milieu de la haute-montagne.

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