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Mont d'Ambin (3378 m)

    △ Cerces-thabor, Savoie - france

- voie normale par le col de l'Agnel -

Samedi 16 et dimanche 17 juin 2018

Fiche technique

La vallée oubliée des hommes...

     était une fois un vallon oublié des hommes, là où d’après la légende, l’histoire retardait de cinquante ans. Un vallon où l’énergie ne venait que du ciel et de l’eau. Un monde encore pris dans les affres de monsieur hiver où l’homme se doit d’être présent uniquement sur la pointe des pieds. Ce lieu, c’est le vallon d’Ambin aux confins de la Haute-Maurienne et du Val de Suse en Italie. Plus tout à fait dans les Alpes du Nord, le Bric Froid, l’un des sommets emblématiques du Queyras n’étant qu’à 32 km à vol d’oiseau, mais pas encore totalement au Sud. Le mélèze y trouve son royaume et les loups une voie de traversée depuis l’Italie. Un monde sauvage et juste, où la nature trouve son équilibre pour exprimer tout son génie, avec modestie et simplicité.

Il

Vallon d'Ambin
Petite marmotte
Le torrent d'Ambin

Pour une course de début de saison, il fallait un sommet facile, accessible pour un alpiniste de retour de blessure. Le mont d’Ambin, sommet rocheux éloigné des trop fortes fréquentations, s’offre aux montagnards à pied sec l’été moyennant un peu de voltige. Avec le printemps neigeux qui a été le nôtre, nul doute que l’accès en sera facilité.

 

L’accès au refuge est relativement rapide, à peine une heure depuis la Maroqua (2000m). Pour nous, il faudra ajouter 100m de dénivelé en plus. En effet, l’hiver a laissé des traces cuisantes dans le val d’Ambin. Dame nature a fortement été secouée par monsieur Hiver. Résineux déracinés et éparpillés aux quatre ventes, coulées de neige obstruant encore le torrent. Le parking est donc rendu inaccessible et cela pour encore quelques semaines.

Mais déjà la vie reprend. De ci, de là, quelques cris stridents de marmottes annoncent un printemps tardif dans cette contrée de la Haute-Maurienne.

Nous cheminons entre rochers et sentier champêtre, entre névés tardifs et futaie odoriférante.

Puis, au détour d’un chaos rocheux, il apparaît sur son éperon, le refuge d’Ambin. Cette vision n’est pas sans rappeler celle du refuge des Étangs Fourcat il y a de cela deux ans.

Petite bâtisse en pierre, posée à même le roc. Caméléon des cimes qui, la nature étant ingrate, se retrouve à découvert au milieu de ces champs de neige qui se refusent à céder la partie.

Après une dernière pente en neige à gravir, nous voilà déjà arrivés dans notre port d’un soir. Cédric, le nouveau maître des lieux, nous accueille chaleureusement. L’ambiance est cosy et conviviale. Nous échangeons une bonne partie de la soirée avec des Cafistes de Bourgoin et le gardien qui nous offre l’un des meilleurs repas que nous avons eu à manger en refuge.

     Au petit matin, point l’aube dorée. Le ciel se moire de bleu, de gris et de blanc. Il est 6h15 et nous partons en direction du col de l’Agnel marquant la frontière avec l’Italie. Nous longeons comme la veille, le ruisseau d’Ambin dans une ambiance monochrome. Le vert des alpages à laissé sa place à un monde en noir et blanc, simplement troublé par le rouge chatoyant des algues de neige présentent en profusion et des traces de loup dans la neige.

Après une heure de marche, la pente se redresse d’abord subrepticement puis avec consistance. Il faut bien en effet s’élever à un moment si nous souhaitons tutoyer la cime, 1000 m plus haut !

Notre rythme est régulier mais relativement lent. Il est 9h30 lorsque nous atteignons les abords du col. Le soleil déploie ses ailes et donne de la voix. Il ne faut pas traîner. Déjà le manteau neigeux montre quelques signes de faiblesses dans sa consistance.

Notre copain Vincent décide alors de mettre la flèche, torturé par ses douleurs au tendon d’Achille. Nous poursuivons alors avec Pierre-Antoine, notre route seuls, accélérant sérieusement afin de tromper le temps qui passe. La pente se faire alors plus raide avoisinant les 45°. Nous ne nous embarrassons pas de circonvolutions toujours dans un même souci d’efficacité. En 30 minutes nous atteignons l’antécime du mont d’Ambin, vaste dôme neigeux dominant le val de Suse, que l’on entre aperçoit lorsque les nuages se crèvent. Au loin, la Barre des Écrins nous fait de l’oeil, tout comme la Dent Parachée, sentinelle de pierre qui nous fait face sur l’autre rive du fleuve alpin, alors que le Rocciamelone se rappelle à notre bon souvenir.

     Au petit matin, point l’aube dorée. Le ciel se moire de bleu, de gris et de blanc. Il est 6h15 et nous partons en direction du col de l’Agnel marquant la frontière avec l’Italie. Nous longeons comme la veille, le ruisseau d’Ambin dans une ambiance monochrome. Le vert des alpages à laissé sa place à un monde en noir et blanc, simplement troublé par le rouge chatoyant des algues de neige présentent en profusion et des traces de loup dans la neige.

Après une heure de marche, la pente se redresse d’abord subrepticement puis avec consistance. Il faut bien en effet s’élever à un moment si nous souhaitons tutoyer la cime, 1000 m plus haut !

Notre rythme est régulier mais relativement lent. Il est 9h30 lorsque nous atteignons les abords du col. Le soleil déploie ses ailes et donne de la voix. Il ne faut pas traîner. Déjà le manteau neigeux montre quelques signes de faiblesses dans sa consistance.

Notre copain Vincent décide alors de mettre la flèche, torturé par ses douleurs au tendon d’Achille. Nous poursuivons alors avec Pierre-Antoine, notre route seuls, accélérant sérieusement afin de tromper le temps qui passe. La pente se faire alors plus raide avoisinant les 45°. Nous ne nous embarrassons pas de circonvolutions toujours dans un même souci d’efficacité. En 30 minutes nous atteignons l’antécime du mont d’Ambin, vaste dôme neigeux dominant le val de Suse, que l’on entre aperçoit lorsque les nuages se crèvent. Au loin, la Barre des Écrins nous fait de l’oeil, tout comme la Dent Parachée, sentinelle de pierre qui nous fait face sur l’autre rive du fleuve alpin, alors que le Rocciamelone se rappelle à notre bon souvenir.

Il ne reste alors plus qu’une traversée exposée, contournant une tour rocheuse, protégeant l’accès au donjon d’Ambin. Malheureusement, l’heure tardive et le mauvais regel nocturne ne nous laisse que peu d’espoir. L’épopée serait trop risquée alors que le sommet se drape d’un agglomérat nuageux qui envahie ensuite l’espace. Après quelques hésitations, la sagesse l’emporte. Nous nous arrêterons 70m sous le sommet.

Démarre alors une foule descente en ramasse jusqu’au refuge. L’alpinisme peut se muer parfois en jeux d’enfants

 

Parachevant ce tableau naturaliste, alors que nous faisons route sur Modane nous croisons au milieu de la route un loup s’évertuant à trouver de la nourriture dans un sac poubelle jonchant la voie.

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