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Tour des Dents Blanches

Les dents du bonheur...

18 au 23 août 2016

Jeudi 18 août 2016 - Les Allamands (Samöens) / Refuge de la Golèse (1671m)

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     Depuis 5 ans, le sommet des Dents du Midi nous obsède. En effet, lors de vacances à Châtel dans la vallée d'Abondance nous avions souhaité réaliser son ascension. Malheureusement, le mauvais temps avait été de la partie pendant presque la totalité de notre semaine de vacances.

Depuis sa prise de poste en Haute-Savoie, Benoît peut admirer ce sommet depuis son bureau chaque jour. Il n'en fallait pas plus pour qu'il élabore un trekking dont l'une des étapes serait bien entendu ce sommet légendaire.

 

Lucile devant reprendre le travail, Benoît emmène donc un groupe du CAF de Chambéry durant six jours pour parcourir les sentiers du Haut-Giffre entre Haute-Savoie et Valais afin de découvrir les Dents blanches et bien entendu la Haute Cime des Dents du Midi !

 

Notre randonnée commence... sur un parking. Vous allez me dire qu'il n'y a rien d'anormal à cela et pourtant. Ayant essuyé une grosse averse orageuse en route, nous attendons quelques minutes que celle dernière nous rattrape et ne passe son chemin avant de nous élancer.

La journée est ensuite relativement courte jusqu'au refuge de la Golèse (1671 m) via le refuge de Bostan (1753 m) où nous déjeunons le midi et le plateau des Lagots. En chemin, nous essuyons encore quelques averses mais qui ne parviennent pas à altérer notre bonne humeur.

Il s'agit d'une journée de mise en route qui permet à certains membres du groupe de prendre contact avec le massif du Giffre.

Au refuge, les occupations divergent entre ceux qui lisent, d'autres qui se reposent et trois excités, dont je fais partie, qui ne tiennent pas en place et vont se dégourdir les jambes en montant à la pointe de la Golèse (1835 m) située juste au dessus du refuge. En une demi-heure, Bruno, Grégory et moi avons avalé les 200 mètres qui nous séparent du sommet. Nous avons juste le temps de "voler" une photo avant d'être engloutis par les nuages.

Vendredi 19 août - Refuge de la Golèse (1671m) / Cantine de Barmaz (1671m)

 

     L'étape du jour doit nous mener en Suisse depuis le refuge de la Golèse. Pour cela, nous débutons la journée par la courte ascension de la Tête de Bostan (2406 m) nous permettant d'avoir une vue panoramique depuis l'arête de l'Avouille sur les Dents d'Oddaz et les Avoudrues (2666 m) que nous longerons le dernier jour de notre périple. Une fois au sommet, nous n'avons qu'à redescendre quelques mètres pour atteindre le col de Boston nous ouvrant le passage en Suisse. Débute alors une belle descente dans le cadre très sauvage de la combe de Filipendin, agrémentée d'un passage ludique très esthétique : le Pas de la Bide (1835 m). Il s'agit d'une lame de pierre qui s'est détachée de la paroi. L'itinéraire passe justement entre cette dernière et cette écaille. Pour cela, il faut obligatoirement retirer son sac sous peine de rester coincé. L'itinéraire est ensuite plus bucolique au milieu de chalets ou mazots centenaires et de vaches qui paissent paisiblement. L'arrivée à la Cantine de Barmaz est un remake de Heïdi : chalet de bois pavoisé du drapeau helvète et Rivela pour abreuver le randonneur assoiffé !

Samedi 20 août - Cantine de Barmaz (1671m) / Cabane de Susanfe (2102m)

 

     Ce matin, les prévisions météo se sont malheureusement révélées parfaitement justes : il pleut. Heureusement pour nous, il s'agit de l'une des étapes les plus courtes de notre TDB. Nous quittons donc le plateau des chalets de Barmaz par son extrémité Est en direction de la Dent de Bonavau sous quelques gouttes. 

Nous passons à proximité du chalet de Sous la Dent (1626 m) avant d’entamer la descente jusqu’à Bonavau. C'est alors que les précipitations s'accentuent. J'ai été bien inspiré cependant de prendre un grand parapluie qui recouvre même mon sac. Du groupe, je serai le seul à atteindre le refuge au sec !

L’itinéraire nous mène ensuite jusqu’au Pas d’Encel (1808 m) par un joli sentier dominant le torrent de la Saufla.

Le Pas d’Encel est un passage un peu aérien mais qui est parfaitement équipé. Il faut cependant avoir le pied sûr avec la roche rendue humide.

Nous traversons la Saufla sur une passerelle métallique en aval du petit barrage de Gietro dont le lac de retenue est presque à sec.

Las de nous tremper, nous accélérons le pas afin de remonter le vallon du cirque de Susanfe jusqu’à la cabane du Club Alpin Suisse, Eole commençant à donner du souffle !

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     Quand vous arrivez au refuge vers midi, il faut bien occuper la journée, surtout lorsque vos affaires semble être passées dans un lavomatique ! Mon après-midi est donc consacré à la lecture d'un bioptic consacré à l'himalayiste suisse Erhard Loretan décédé en 2011 au Grünhorn. Je me passionne véritablement pour ce livre retraçant les exploits de vitesse, de résistance à la souffrance et d'amour de la montagne de ce grand montagnard que je connaissait finalement assez peu. Lire un tel récit en pleine montagne a vraiment une saveur particulière d'autant que Susanfe est encore une cabane à l'ancienne avec son dortoir, son séchoir directement dans la salle commune et ses toilettes à l'extérieur dans un bâtiment séparé.

Dimanche 21 août - Haute Cime des Dents du Midi (3257 m)

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     Ce matin, je sais que je vais réaliser un vieux rêve : gravir enfin les Dents du Midi et la chance est avec nous puisqu’il fait beau.

Nous partons donc avec envie de la cabane de Susanfe en direction du col de Susanfe. Une fois arrivés à ce dernier, il nous faut rapidement nous habiller chaudement car un vent d’est souffle en rafales.

En nous élevant progressivement vers le col des Paresseux (3056 m) le paysage se fait de plus en plus minéral. Après le col, les choses s’accentuent encore. L’itinéraire parcourt des pentes schisteuses qui doivent être abordées avec précaution, même si elles ne présentent que peu de danger.

 

     Au sommet, l’ambiance est véritablement haute montagne avec l’enfilade des autres chicots du dentier des Dents du Midi (cime de l’Est, Forteresse, Cathédrale…). On domine alors la vallée du Rhône et le Chablais. En arrière plan, le massif du mont-Blanc, croulant sous la glace de ses glaciers rutilants.

Les dents du Midi présentent une curieuse dissymétrie entre leur visage rhodanien, particulièrement déchiqueté, et une falaise brutale côté vallon de Salanfe.

Le reste de la journée se passe calmement à profiter du soleil, en achevant pour ma part la biographie de Loretan. Nous retrouvons également des Cafistes de Chambéry qui effectuent de leur côté le tour du mont Ruan, en l’agrémentant de quelques ascensions de proximité.

Lundi 22 août - Cabane de Susanfe (2102m) / Refuge de la Vogealle (1902m)

 

     Cette étape va nous permettre de repasser en France via le col des Ottans. Nous prenons donc  la direction du Mont Ruan. Le chemin est encore à l’ombre en cette heure et la température relativement basse nous incite à hâter notre pas. Nous remontons le vallon des Ottans et traversons un névé situé au pied de la falaise d’un petit cirque qui parait infranchissable. Notre salut, se trouve dans une cheminée qui a été équipée avec une série d’échelles et de câbles afin de rejoindre l’arête menant au col des Ottans (2548 m).

C’est là, que Bruno s’aperçoit qu’il a laissé sa veste d’alpinisme toute neuve à la cabane de Susanfe… Il est bien décidé à retourner la chercher. Malheureusement, nous lui indiquons avec Pierre-Antoine, mon co-encadrant, que nous ne pouvons pas le laisser aller seul. Il en est de notre responsabilité s’il lui arrive quelque chose. Nous téléphonons au refuge qui nous indique que personne n’est prévu en direction de la France dans l’après-midi.

Nous élaborons alors « un plan » pour récupérer sa Gore-Tex : au lieu de terminer le tour avec nous demain par le vallon des Chambres, Pierre-Antoine et Bruno devront remonter jusqu’au débouché de la cheminée des Ottans où ils récupèreront la veste et descendrons ensuite jusqu’au fond du Cirque du Fer à Cheval où nous viendrons les chercher en voiture après avoir achevé le trek avec le reste du groupe. Le soir, Bruno est soulagé de savoir qu’une famille fera le chemin prévu et que notre option peut être validée.

 

     Après le déjeuner, nous effectuons un court aller/retour jusqu’au Petit Ruan (2847 m). Cependant, lorsque l’on encadre un groupe il faut parfois renoncer. Je dois opter pour cette malheureuse option face à un court mais très aérien passage se frayant dans des roches délitées, menant au sommet.

De retour au col, nous longeons la crête jusqu’à un second col, celui de Sageroux (2407 m).

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     Nous descendons ensuite jusqu’à la tête de Pérua (2295 m) avant de gagner le refuge de la Vogealle (1902 m) où nous passons la dernière nuit de notre trek.

Des militaires du 7ème BCA d’Annecy sont en exercice dans le secteur. Il y a donc des embouteillages à la douches ! L’ambiance dans ce petit havre de paix est très agréable, à l’image de l’excellent repas qui nous est offert (diots/polenta).

Mardi 23 août - Refuge de la Vogealle (1902 m) / Les Allamands (Samöens)

 

     En partant du refuge, nous remontons en direction du lac de la Vogealle (2001 m). Peu de temps après notre départ nous bifurquons en direction du Pas de l'Ours (2193 m) permettant de pénétrer dans le vallon suspendu de la Vogealette via le col des Chambres (2338 m).

L’environnement est austère, dur. Les schistes délités, où l’eau suinte de toute part, nécessitent d’avoir le pied sûr. 

Au col, nous déposons les sacs pour quelques minutes afin d’effectuer une petite incursion jusqu’au sommet de la pointe de Bellegarde (2514 m) d’où nous profitons d’une vue à 360° sur le cirque du Fer à Cheval et la chaîne du mont-Blanc.

Nous remonterons ensuite la combe jusqu'au lac des Chambres (2100 m). Ce dernier est un vestige de la dernière période glaciaire. En effet, ce lac à la particularité de se vider tout au long de l’été, par le fond, déposant progressivement sur ses berges des icebergs donnant au panorama un petit air de Groenland.

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     Après la pose déjeuner, nous gagnons le refuge de Folly (1558 m) et de descendons en direction du parking du Crêt où nous achevons notre trek. Il ne nous reste alors plus qu'à passer par le cirque du Fer-à-Cheval pour récupérer Bruno et Pierre-Antoine.

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