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7, 8 et 9 août 2016

KEBNEKAISE

ON A MARCHE SUR LE TOIT DE LA LAPONIE

VÄSTRA LEDEN

Le Kebnekaise se dessine au loin dans les nuages...

Tuolpagorni

(1662 m)

VIERRAMVARE

(1771 m)

SYDTOPPEN

(2111 m)

NOrdtoppen

(2097m)

Kaffedalen

Le plus haut sommet du Nord de l'Europe : le Kebnekaise et ses 2111 m de haut. Voilà notre objectif !

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    Après un solide petit déjeuner lapon où nous goûtons les mûres arctiques, nous prenons la route pour rejoindre Nikkaluokta. Notre GPS s'affole à la sortie de Kiruna et veut nous faire prendre une route entravée par une barrière cadenassée. Nous sommes interloqués... une autre voiture arrive... s'arrête, puis fait demi-tour. Nous décidons de la suivre. Bien nous en prend. Ces Suédois nous tirent d'affaire en nous faisant prendre une route qui n'existait pas il y a quelques mois et permettant de relier le hameau de Nikkaluokta.

En effet, avec le déplacement de la ville certaines voies sont définitivement fermées du fait d'un risque d'effondrement.

Laddjujavri

     Une fois arrivés à Nikkaluokta, nous bouclons nos sacs, n'emportant que le nécessaire pour nos trois jours de randonnée au coeur du massif du Kebnekaise. Nous nous lançons plein d'entrain sur un large sentier qui remonte sur près de 19 km de presque plat la Ladtjovagge, une grande vallée glaciaire, en direction du vaste refuge du Kebnekaise Fjällstation. Nous nous engageons donc sous une arche en bois délimitant l'accès au Kungsleden. La première partie du parcours se fait dans une grande forêt de bouleaux.

Comme nous l'imaginions, l'itinéraire est très humide. Il faut dire que nous évoluons au milieu de zones de tourbières ! Dans les parties les plus humides, des caillebotis comme en Finlande ou l'an passé en Norvège à Prekestolen, ont été aménagés.

Après 6 km de marche, nous arrivons sur les rives du Laddjujavri, un lac tout allongé, occupant le fond de vallée. Il est possible de prendre un bateau pour effectuer sans effort les 6 km suivants, à condition de se délester de 30 € pour effectuer la traversée. Certains ascensionnistes optent également pour un transfert en hélicoptère entre Nikkaluokta et le refuge du Kebnekaise. Ainsi, tout au long de la journée, des rotations vous survolent. Une autre conception de la montagne...

La suite du parcours se fait tranquillement, le long du lac alternant entre forêts, toundra et franchissements de rivières.

Peu après l'extrémité du lac, nous contournons une falaise appelée joliment  "Meditationplats", et apercevons pour la première fois le refuge lové à l’abri d'un vallon et dominé par l'imposante face du Kebnekaise. Malheureusement, le sommet reste encapuchonné dans les nuages. Seul la tour de la citadelle du Tualpagorni (1662 m) perce le ciel bas.

Il nous faut encore près d'une heure pour atteindre le Kebnekaise Fjällstation peu avant 17h30. L'ensemble se compose d'une dizaine de bâtiments dispersés sur la toundra. Les refuges scandinaves sont véritablement différents de ceux que nous connaissons dans les Alpes. Le prix lui aussi est très différent ! Il est possible de prendre la demi-pension ou de se faire à manger dans une cuisine commune parfaitement équipée. Vous pouvez également vous ravitailler et même vous équiper en matériel de montagne (location de crampons également disponible). Il constituera notre camp de base pour deux nuits dans un baraquement très confortable légèrement sur les hauteurs.

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Le soir, nous consultons les prévisions météo... elles ne sont pas bonnes mais un peu moins pessimistes que les jours précédents. Nous allons tenter et forcer notre destin... Advienne que pourra.

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7h... les premiers randonneurs quittent le refuge... C'est le déluge... Ayant prévu de nous lever une heure plus tard nous espérons... 8h, la pluie s'est un peu calmée mais les nuages sont très accrochés et ne laissent que très peu d'espoirs...

Nous prenons donc notre temps pour nous préparer et vers 10h la pluie cesse. Nous décidons donc de partir et prenons la direction de l'ouest, en suivant l'itinéraire du Västra Leden.

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L'itinéraire est bien balisé à l'aide de points rouge peints sur les roches. L'ascension débute véritablement lorsque nous bifurquons plein nord, pénétrant dans la Kittelbäcken pour contourner le Tuolpagorni par la droite. Le sentier s'élève plus franchement dans cet étroit vallon en longeant le torrent. Nous suivons à vue l'itinéraire sans avoir de vision d'ensemble, une épaisse couche de nuages nous bouchant toute perspective. Il ne pleut pas, on ne va pas trop se plaindre !

Nous franchissons le torrent grâce à une passerelle et montons à flanc dans les éboulis jusqu'au col situé entre le Tuolpagorni et le Vierramvare. Toujours aucune visibilité...

Nous nous élevons plein nord jusqu'à atteindre le Vierramvare (1711 m). Cette cime arrondie est jonchée de dizaines de cairns. Nous y faisons notre pause déjeuner alors que le vent commence à forcir. Si seulement il pouvait chasser les nuages... Nous sommes dans une ambiance fantasmagorique !

Il nous faut à présent redescendre sur le versant opposé, sur environ 200 mètres de dénivelé, jusqu'au col du Kaffedalen qui permet de basculer sur les pentes du Kebnekaise.

Une fois arrivé au col, nous débutons la grande montée finale. L'itinéraire décrit une légère courbe par la gauche, passant ainsi au moins raide, pour revenir ensuite vers la crête sud d'où arrive l'autre itinéraire d'ascension empruntant un cheminement glaciaire. Vers 1920 mètres, semblable à un vaisseau fantôme, Toppstugan, une baraque en bois pouvant servir d'abri à ceux qui se feraient surprendre par la météo, émerge du brouillard.

Nous contournons le bâtiment sur la droite et atteignons quelques minutes plus tard le plateau sommital. Où faut-il aller alors ? Soulés par la brume, nous déambulons tel des pantins au milieu de nul part. Nous ne savons plus où se trouve le ciel et la terre alors que la neige recouvre maintenant le sol. Après quelques minutes d’atermoiement, le ciel s’éclairci quelque peu et nous venons butter sur l'ultime obstacle : la pyramide glaciaire, haute d'une trentaine de mètres, qui constitue le sommet sud (Sydtoppen) du Kebnekaise.  La pente n'est pas très forte mais bien glacée... Une chute serait catastrophique et nous enverrait virevolter dans une glissade sans fin... Prenant notre courage à deux mains nous taillons des marches et nous arcboutons sur nos bâtons de randonnée. Victoire, nous voilà sur le toit de la Laponie ! Nous sommes heureux car le matin même l'ascension n'était pas gagnée ! Les nuages poisseux, enveloppent tous les pics alentours n'offrant aucune vue. Partant vers le nord, une belle arête de neige aérienne qui s'enfonce dans le brouillard mène à la cime rocheuse nord qui, du fait du réchauffement climatique deviendra un jour le point culminant de la Suède.

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     Nous ne nous attardons guère au sommet et reprenons la direction du retour. Alors que nous allons débuter la descente menant au Kaffedalen, le paysage s'ouvre un peu nous permettant de distinguer de ci de là, quelques glaciers au milieu d'une myriade de lacs. Nous n'aurons pas tout perdu ! Il nous faut ensuite remonter au Vierramvare et débuter cette interminable descente... Vierramvare, col au pied du Tuolpagorni (nous aurions aimé réaliser sa courte ascension mais la météo se fait à nouveau menaçante et l'horloge tourne...), Kittelbäcken... les kilomètres s'enchaînent à nouveau. C'est long, très, très long... et les nuages s'amoncellent... Thor va-t-il être contre nous !

Alors que nous atteignons les premières tentes entourant le refuge, la pluie fait à nouveau son apparition d'abord tout doucement et une fois que nous avons rejoint notre baraquement beaucoup plus violemment. Le moins que l'on puisse dire c'est que nous aurons eu de la chance ! Nous savourons le moment après 10 heures de randonnée et 1800 mètres de dénivelé cumulé. Il ne nous reste alors plus qu'à profiter d'une belle soirée en refuge dans la cantine collective. Nous comprenons ainsi pourquoi les Suédois se baladent avec des sacs gigantesques. Ils emportent une quantité de victuailles : saumon, petits pois, porridge... avec nos pâtes et notre soupe nous faisons piètre figure !

Le lendemain matin, nous reprenons la "route" vers Nikkaluokta. A notre grande surprise, nous avalons les kilomètres avec une célérité qui ne cadre pas trop avec nos efforts de la veille.

Après une courte pause repas, nous rejoignons Kiruna où nous laissons à l'aéroport notre voiture de location.

Profitant d'un petit temps d'attente face au stadshus, nous allons jeter un coup d'oeil à l'exposition sur le déplacement de la ville et sur l'oeuvre magnifique du sculpteur same Lars Sunna.

Notre bus nous mène ensuite à la gare d'où nous prenons le train de nuit pour Stockholm. Demain matin, nous nous réveillerons bien au Sud, loin de cette si belle Laponie.

SCULPTURE EN BOIS DE RENNE ET BOULEAU

Lars SUNNA

STADSHUSET KIRUNA

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