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Le Jallouvre(2408 m) 

    â–³ Bornes, Hte-Savoie - FRANCE

Mardi 5 juillet 2017

- par le chalet de Cenise -

     Il est des sommets qui vous obsèdent, que vous voulez faire tous les ans sans trouver le créneau météo ou dans votre emploi du temps pour réaliser cette envie. Le Jallouvre est l’une d’elle. Obsédante à souhait chaque jour, lorsque je viens ou repart du travail, l’occasion ne s’est vraiment présentée de pouvoir effectuer son ascension depuis les hauteurs de Petit-Bornand-les-Glières. Alors que dans quelques jours je vais quitter ce beau coin de la Haute-Savoie pour rejoindre prochainement le massif de la Chartreuse, il devenait urgent de réparer cette aberration !

En ce 4 juillet, les astres finissent par être alignés : beau temps, une demi-journée de disponible après quelques heures au turbin et le passage de la Cravate déneigé pour la nouvelle saison estivale.

Ni une, ni deux, me voilà au parking du chalet de Cenise (1617 m) vers 12h45. Les « Bognettes » de pommes de terre du lieu étant très connu dans le secteur, je ne peux réaliser cette randonnée sans me restaurer !

Nicole et Pierre Jolivet proposent en effet des repas copieux et délicieux à souhait ! Pour le pas dire gargantuesques... Le tout pour un prix modique. On vous recommande vivement de vous y arrêter.

 

    Après cette pause gourmande, j’attaque les choses sérieuses. Je coupe à travers l’alpe ne désirant pas pousser jusqu’au col de Cenise (1724 m). Le sentier monte d’abord régulièrement puis décrit une boucle en direction d’une barre rocheuse. La progression est bien agréable au milieu d’une kyrielle de grandes gentianes jaune. La vue permet de découvrir progressivement le plateau des Glières, celui de Solaison sous la pointe d’Andey, mais aussi quelques sommets dominant le pays rochois (Sur-Cou, la Roche Parnal, Sous-Dîne...).

Pour accéder au plateau du Jallouvre, la sente se fraye un passage au milieu du verrou rocheux jusqu’à un petit lac. Il faut alors remonter une vaste combe occupée par un grand pierrier qui trouve son origine sous la pointe Blanche. C’est alors que je suis survolé par toute la grâce de l’un des deux gypaètes barbus du massif du Bargy. Je ne parvins que maladroitement à le prendre en photo. Quel instant de bonheur mêlé cependant à de la frustration de n’avoir pu avoir un rendu de qualité du fait de l’empressement qu’il m’a fallu développer.

Je monte à travers la pelouse sur un sentier défoncé par la présence répétée des troupeaux d’ovins, jusqu’au col du Rasoir (2250 m). Alors que je fais une courte pose, je croise un couple d’Ardennais accompagné d’un local du Reposoir et échangeons quelques minutes sous le regard bienveillant de deux jeunes bouquetins, sur la présence d’un groupe de vautours composé d’une trentaine d’individus et que j’avais repéré depuis la terrasse du chalet de Cenise. En rentrant le soir à Chambéry, j’apprendrai dans le Dauphiné qu’ils ont dévoré une génisse au lac de Lessy, le jeudi précédent.

La vue depuis le col est saisissante. Ce col porte très bien son nom. Il relier le Jallouvre à la pointe Blanche (2438 m). On peut embrasser du regard jusqu’au Jura par delà le Léman.

Reprenant mon chemin vers la cime toute proche, je remonte l’arête puis suis le chemin qui passe sous le sommet rocheux de la face nord, sur une vire horizontale. A la sortie de ce beau passage de la Cravate, il ne me reste plus qu’à remonter la crête mi-herbeuse, mi-rocheuse jusqu’au sommet où l’on trouve en premier lieu une petite croix de bois, puis un gros cairn dominant l’à pic.

Après quelques minutes contemplatives, je reprend le chemin de la civilisation par le même itinéraire ayant enfin ajouté le Jallouvre, ce beau sommet emblématique et esthétique de la chaîne du Bargy, à mon palmarès.

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