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Escapade au 

Du 21 juillet au

11 août 2018

Piz Chavalatsch (2764 m)

    △ ortler, Grisons/Sud-Tyrol - Suisse / ITALIE

- Depuis Taufers im Münstertal -

Vendredi 27 juillet 2018

Fiche technique

Chavalatsch

     Depuis notre arrivée à Taufers im Münstertal dans le Sud-Tyrol, une montagne dominant massivement le village attire notre attention. Il s’agit du Piz Chavalatsch marquant la frontière entre l’Italie et la Suisse. Il s’agit au passage du point le plus oriental du territoire helvétique.

Rapidement, on jette un oeil sur la carte du coin pour voir la faisabilité de son ascension depuis Taufers. Nulle difficulté hormis un dénivelé important. Une autre alternative s’offrirait à nous en passant par la route du col du Stelvio. Nous optons malgré tout pour la première option, animés par l’envie d’une sortie plus conséquente.

Un départ matinal est envisagé. A cinq heures, alors qu’il fait encore nuit, le réveil sonne. Benoît s’extrait rapidement du lit, sans faire de bruit, afin de ne pas réveiller Lucile qui ne sera pas ce matin de la partie. En effet, avec plus de 1600 m de dénivelé, l’entreprise est déconseillée pour une femme enceinte.

Le petit-déjeuner avalé sur le pouce, il est six heures lorsque je me mets en mouvement. Direction Rifairalm.

Dès le départ la pente est rude, impitoyable. Au bout d’un quart d’heure, on est lessivé. Asphyxié par la pente et le manque d’air en sous-bois. En effet, la chaleur de la veille est toujours présente. La fraîcheur de la nuit n’est pas parvenue à pénétrer sous la canopé de cette forêt dense de résineux. Vers 1650, une trouée à la lisière du bois laisse passer une brise fraîche et légère qui remonte l’échine et s’enroule doucement autour de la nuque. Quel délice, quel répit ! La trêve ne dure que quelques minutes avant que la pente ne reparte de plus belle jusqu’à sortir définitivement de la forêt pour entrer dans la zone des alpages.

Vache Grauvieh
Ortler (Sud-Tyrol)

 Grauvieh 

 L'Ortler (3905 m) 

A Rifairalm (2145 m), on s’affaire déjà dans l’alpage. Le drapeau du Tyrol, l’aigle tressé de lauriers, pas celui de la province autonome du Sud-Tyrol, est arboré fièrement. Cela en dit long sur l’appartenance identitaire de ses occupants et leurs opinions politiques.

Près de la baita, comme appellent affectueusement les chalets d’alpage nos amis italiens, on termine la traite alors que l’ombre recouvre encore totalement le vallon de Frauaböden.

 

En montant vers la Rifairscharte, le paysan exploitant l’alpage, descend moteur coupé sur sa moto crosse pour rejoindre ses bêtes. Peu de temps après l’avoir croisé, les vaches remontent à grands cris de « eh, eh... » dans un tintamarre de clarines, en direction de l’herbe grasse des hauteurs. La fabrication de l’Almkäse va pouvoir commencer. 

 

Au col, le plus dur est fait. Le sommet du Chavalatsch est bien visible à l’autre bout de la ligne de faîte. Je m’élance plein d’entrain dans sa direction. Quelle sensation de liberté dans ce terrain de jeux sans difficultés entre senteurs d’herbe fraîche et rencontre avec les Grauvieh, ces si belles vaches grises typiques des Alpes germaniques (Grisons, Tyrol, Vorarlberg et Sud-Tyrol). Au détour d’un tournant, l’apparition de l’Ortler, rehaussée par de romantiques nuages vaporeux complète ce tableau alpestre remarquable. On se sent bien, reposé, serein. Simplement heureux d’être là.

Taufers im Münstertal

Après 2h40 d’efforts, la croix sommitale s’offre à moi. Pudiques, les sommets sur le versant de l’Ortler ont caché leur vertu. Au sommet, je croise un Suisse-allemand d’une trentaine d’années, monté depuis Santa-Maria Val Müstair par le versant helvète. Nous échangeons quelques temps sur la vue et sur nos voies d’ascension respectives.

Après une courte visite à l’ancienne cabane désaffectée des douaniers italiens située à un jet de pierres de la cime, je repars tambour battant en direction de la vallée.

 

A la descente, je rencontre l’alpagiste qui surveille ses bêtes à la jumelle depuis la crête, en compagnie de ses chiens. Il m’interpelle afin de discuter un peu. Malheureusement, je ne maîtrise pas l’allemand et lui pas l’anglais. Malgré tout, entre gens de montagne, nous parvenons quelque peu à nous comprendre avant que je ne reprenne mon chemin sur ce chemin  emprunté autrefois par les contrebandiers.

La fin de la balade s’enchaîne rapidement aux milieux des douces effluves exhalées par les pins cembro.

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