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14.08 / 18.08

     Nouvelle traversée en bus pour relier cette fois Puno à Chivay à proximité du canyon de Colca. Nous parcourons d'Est en Ouest l'altiplano. Les montagnes pelées succèdent aux montagnes pelées. Nous avalons l'asphalte pour seul expiatoire. Il n'y a rien dans ce désert d'altitude aride, hormis quelques villages rue et de trop nombreux déchets le long du serpent de bitume.

Après deux heures et demie de route nous faisons une première halte d'une dizaine de minutes sur un promontoire à 4410m dominant la Lagunillas, un beau lac d'un bleu turquoise contrastant avec les roches environnantes brûlées par les rayons du dieu Inti et le vert jaunâtre de l'herbe buissonante. La laguna et celles qui se succèdent constituent l'habitat hivernal de flamants rose et autres oiseaux venant du Sud du Chili et de l'Argentine. Cette pièce d’eau est également le terrain de jeux de troupeaux de vigognes certainement ici domestiqués.

Les écarts de température diurne et nocturne sur l'altiplano sont très forts, même en hiver. Il peut faire une vingtaine de degrés en journée et largement en dessous de 0 la nuit. D'ailleurs, alors que le soleil darde déjà activement ce matin, les petites flaques ou rio sont encore pétrifiés par la glace.

Alors que nous progressons en direction de Chivay, au détour de deux, trois virages, les géants d'Arequipa surgissent à l'horizon. Le plus petit volcan des trois, le Pichu Pichu (5664 m), l'élégante pyramide du Misti (5825 m) et le plus à gauche, l'objet de notre convoitise, le Chachani (6075 m) et ses satellites.

Lagunillas

Peu avant d'atteindre Chivay, nous faisons une pause au plus haut col routier de notre séjour, le Patapampa. Fantastique belvédère de ses 4950m sur la cordillère volcanique. Nos yeux se braquent sur des volcans altiers qui dominent la Pampa. Misti, Chachani côté Arequipa, Ampato (6288m), Sabancaya (5976m) et Hualca Hualca (6025m) côté canyon de Colca. Enfin, nous avons un regard particulier pour le Mismi (5598m) au Nord-Est où l'Amazone prend sa source. Quelques minutes contemplatives puis c'est la descente folle vers Chivay plus de mille mètres plus bas.

 

Dans l'après-midi, nous partons explorer la vallée de la Colca. Nous avons repéré un petit itinéraire près des villages de Coporaque et Yanque cumulant vue sur les volcans et sites précolombiens.

Pour nous rendre au point de départ, nous prenons un trojito, rickshow péruvien. Quelle expérience mémorable ! Le moteur renâcle, s'enrhume à chaque montée avant de reprendre son souffle à la descente. Heureusement, la route jusqu'à Coporaque est globalement descendante. Alors que nous approchons de la place du village, une pente forte se dresse devant la pétrolette à trois roues. Malgré tous les efforts de son propriétaire, elle rend les armes à quelques mètres de son Graal. Une belle partie de rigolade pour nous.

 

Nous partons découvrir alors un cimetière précolombien de la civilisation collagua (XII-XIIIe siècles). Étrange sensation face aux restes humains présents au milieu des offrandes disposées devant les chullpas (tombes).

Puis, le chemin serpente au milieu des cactus chona et sicsera, ne sachant s’il doit monter ou descendre. Le paysage est dominé par les trois imposantes cimes enneigées de l’Ampato (6288 m) à gauche face à nous, du Sabancaya (5976 m) et du Hualca Hualca (6025 m).

Puis, après quarante-cinq minutes de marche, nous atteignons Uyo Uyo, l’antique capitale des Collaguas. L’architecture diffère quelque peu de celle des Incas. Les ouvertures sont plus hautes et à la fois plus étroites.

La cité a été édifiée afin de contrôler de l’eau, indispensable à l’agriculture dans cet univers où l’aridité règne en maître. A ce titre, à quelques encablures, dans la gorge de la Colca, des greniers ont été aménagés afin d’assurer la conservation des semences. On les appelle des qolqas. Ce sont eux qui ont donné le nom à la rivière. On peut les observer en empruntant un pont suspendu édifié par les Canadiens en 1993 pour atteindre le village de Yanke.

 

Pour revenir de Chivay, nous souhaitons prendre le bus. Nous hélons un grand-père pour nous enquérir de l'arrêt. Il nous désigne un van blanc Toyota où des péruviennes ont déjà pris leurs quartiers. La course coûte 3 soles pour deux. Autant dire une misère. Nous nous frayons tant bien que mal une place à l'intérieur. Après quelques minutes d'attente - il faut rentabiliser au maximum le voyage - notre utilitaire prend la route.

La promiscuité est typique des pays en développement à tel point qu'une femme sans âge au pull en laine rouge et au chapeau à fleurs s'endort sur l'épaule de Benoît.

Graçon andin
Canyon de Colca (Pérou)

Canyon de Colca

Parfois, le temps paraît s’accélérer, tout en se suspendant tellement l’instant est fort. On voudrait le retenir, mais en même temps on savoure chaque seconde comme si c’était la dernière.

Aujourd’hui est indéniablement l’un d’eux. Comment ne pas s’enthousiasmer, quand vous allez rencontrer l’oiseau symbole, le totem des Andes, son incarnation physique et métaphorique : le condor.

3,30 m d’envergure, de grâce et d’aisance.

Dans la cosmogonie andine, Kuntur a été élevé comme nous l’avons vu au Machu Picchu, au rang de divinité, accompagnant les morts vers l’au-delà et servant d’intermédiaire entre les dieux et les hommes.

Pour nous, c’est un second rendez-vous après le couple que nous avions pu observer haut dans les cieux de l’Ausangate. Cependant, à la Cruz del Cóndor, la rencontre est beaucoup plus intense et profonde. Une heure et demi d’un balai aérien à cinq ou six voix. Un enchantement de plumes et de roc. Les condors semblent danser le long des falaises de ce canyon taille XXL, l’un des plus profonds du monde. 1200 m plus bas, le Río Colca apparaît bien lointain, frêle filament d’argent.

 

Malheureusement ces moments d’éternité ont toujours une fin. Après avoir fait crépité presque sans interruption notre reflex nous reprenons la route direction Arequipa, théâtre de notre dernière aventure montagnarde. Nous avons rendez-vous avec notre propre histoire.

 Avant de quitter le canyon, nous effectuons une dernière halte à Achoma. Lucile se laisse alors tenter par un Colca Sour. Il s’agit d’un cocktail réalisé avec le fruit du Sancayo (une des nombreuses variétés péruviennes de cactus), du sucre, un œuf, de l’eau et de l’alcool de Cerdán appelé aussi Pisco (marc péruvien à base de moût de raisin). Une belle découverte.

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Au petit matin, un 4x4 antédiluvien vient nous récupérer à notre hôtel. Le chauffeur, sorte de Marlon Brando à la sauce péruvienne, nous conduit jusqu’à son agence afin de récupérer notre paquetage (nécessaire de cuisine, matelas, tente...). 

Nous faisons alors connaissance avec Gastón, notre guide, son second et nos coéquipiers, trois Allemands et un Israélien.

En route pour le Chachani
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Près de trois heures de conduite sportive, nous atteignons un col à 5065 m, marquant la fin de notre périple routier. Nous attachons soigneusement tout le nécessaire sur nos sacs à dos, sous l’oeil attentif d’un goupil, avant de nous mettre en route vers notre camp de base au milieu d’un paysage aride et rocheux. Pas de point d’eau, pas d’arbres ni même d’arbustes, seulement le règne du minéral. Un monde où la palette du peintre s’est évertuée en des déclinaisons monochromatiques autour de l’ocre. Seule contraste de couleur, le vert puissant d’une plante étrange, la yareta (llareta en espagnol). Il s’agit d’une plante endémique qui s’épanouit qu’entre 3200 et 5000m d’altitude et ne peut vivre qu’en plein soleil. Elle grandit seulement de 1,5 mm par an. Elle forme des coussins très compacts, à l’image d’un brocoli géant.

Une petite heure de marche et nous atteignons notre emplacement de bivouac à l’abris d’un chaos rocheux. Aussitôt, nous élevons nos tentes et dressons le camp. Notre guide et son aide se mettent immédiatement à cuisiner. A plus de 5000m faire bouillir de l’eau prend du temps !

Le souper ne tarde pas. Demain, l’aube sera pour nous un firmament d’étoiles. Mais chut... il faut déjà dormir.

Chachai (Pérou)
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Camp de base du Chachani

Puis, après avoir méticuleusement tout chargé sur le toit du tout terrain, nous nous élançons dans la jungle urbaine arequipanaise. Au détour, d’un quartier délabré à la lisière de la ville, notre voiture fait une embardée pour prendre une piste montant à flanc de volcan.

Le véhicule éructe au milieu d’un nuage de poussière emplissant le vide. Bien que circulant à faible allure, la promiscuité à l’intérieur de l’habitacle, couplée au délabrement du revêtement, fait que nous ne cessons de nous entre-choquer. Il faut dire que le confort est sommaire à neuf dans une voiture prévue pour 7 !

 

Après une heure de route, notre chauffeur ralenti, puis s’arrête complètement. En effet, une ravine profonde remplace désormais la piste qui a été emportée par une pluie torrentielle hivernale. Par précaution, le 4x4 longe l’à pic avant que nous ne regagnions nos places.

Puis, tambour battant nous repartons de plus belle, nous enfonçant toujours un peu plus entre les flancs du Chachani et du Misti à notre droite. Comment ne pas admirer ce cône régulier dominant Arequipa de ses 5822m. Le Misti a quelque chose d’enfantin. Sa silhouette caractéristique se dessine d’un seul trait de plume. On croirait qu’il a été créé pour inspirer les hommes, leur donner un modèle à l’image du mont Fuji dans les estampes de Katsushika Hokusai.

     2h du matin, lever... Froid... le mot du jour. Nous avalons tant bien que mal un morceau de pain avec de la confiture et une tasse de mate de coca brûlant. Il faut alors se mettre en route. Nous déambulons dans la nuit en file indienne suivant les pieds de celui qui nous précède, éclairés par la lumière blafarde de nos frontales. Nous sommes seul dans notre bulle de silence, enveloppés dans nos pensées avec pour seul compagnon notre effort. Un pied devant l'autre, c'est un geste facile mais qui à ces altitudes peut parfois, si l'on est mal acclimaté, se révéler difficile. Heureusement ce n'est pas notre cas. Après trois semaines au Pérou, notre organisme réagit bien.

Les chiffres de l'altimètre défilent rapidement à mesure que l'on progresse en zigzag dans cette pente soutenue mais régulière. Toutes les cinquante minutes, notre guide Gastón fait une halte. Déjà l'Israélien présente des signes de fatigue. Il s'arrêtera vers 5600m, dévoré par le mal des montagnes.

Pour nous, la plus grande problématique est le froid. Vif, mordant, intense. Il prend les extrémités et ne les lâche qu'à contre coeur après d'intenses batailles pour lui échapper. Cependant, alors que nous débouchons sur la crête vers 5800 m, il reçoit un allié de poids : le vent, quelque peu compensé une poignée de minutes plus tard par un soleil timide.

Le sommet n'est toujours pas visible mais quelques rares pénitents, ces aiguilles de glace acérées typiques des régions équatoriales, font jour. Puis à 6000 m alors que nous débouchons sur un col, elle est là à portée de main, cette cime altière dominée par une croix branlante que l'on voit si bien depuis Arequipa 4000m plus bas. Déjà la vue est large mais il faut encore un dernier effort pour toucher le Graal. Contourner un bastion rocheux par une pente en dévers jonchée de grains de soufre qui roulent sous les chaussures et prendre pied sur un replat occupé par une forte concentration de pénitents. 50m... ça y est nous y sommes. Nous la touchons cette croix après être arrivés main dans la main. Moment d'émotion... 6075m... Ce n'est pas rien tout de même. Il faut s'employer.

Le spectacle est grandiose, tout autour de nous se dresse la cordillère volcanique. À gauche, le Pichu Picchu, le Misti et les satellites du Chachani, Fatima, Angel et Azufrera. Enfin, à nos pieds, aisément reconnaissable avec ses façades à la blancheur immaculée typique des villes coloniales espagnoles, Arequipa et son million d’habitants. On savoure le moment, enivrés par l’éther des cimes. Ici, plus qu’ailleurs, on se remplit, on se ressource au contact de la nature.

 

Puis, après avoir apprécié quelques gorgées de bière montées par l’un de nos coéquipiers allemands, nous nous élançons vers le camp de base. Dans un premier temps, studieusement nous reprenons l’itinéraire de montée. Puis, ayant retrouvé le versant dominant nos tentes, nous partons tambour battant dans la pente profitant des roches volcaniques délitées recouvrant les flancs du géant pour nous laisser glisser. Le rythme est soutenu et l’amusement évident. En moins d’une heure, nous avons rejoint le camp. Il nous faut alors tout replier pour rejoindre le col où les 4x4 viennent nous rechercher.

Sur le trajet retour, avant de rejoindre la route menant de Puno à Arequipa, nous croisons quantité de vigognes sauvages guère dérangées par le vrombissement de notre puissant véhicule.

Dernier jour véritablement avant de reprendre le « grand oiseau de fer ». Pour conclure un séjour si intense, si proche de « l’esprit des lieux », nous nous devions de trouver un lieu de synthèse, un lieu qui fait synthèse de la quintessence de la montagne andine. Nous pensons que nous l’avons trouvé. A quelques centaines de mètres de notre hôtel, le Museo Santuarios Andinos de la Universidad Católica de Santa Maria présente une momie surnommée Juanita, la princesse des glaces. Elle est exposée chaque année de mai à décembre. En dehors de cette période, c’est Sarita, une autre momie congelée qui est visible.

 

La visite du musée s'effectue obligatoirement en groupe, accompagnés d'un guide. Elle commence par la projection d'un documentaire retraçant l’histoire de sa découverte par une équipe d’archéologues américains.

 

La momie de Juanita fut découverte le 8 septembre 1995, à 6 300 mètres d’altitude,  sur le volcan Ampato, par un archéologue américain Johan Reinhard et son guide péruvien Miguel Zarate après avoir reposé 500 ans dans les glaces. On l’appelle Juanita en l’honneur d’un de ses découvreurs Johan (Juan en espagnol). Juanita est la plus belle momie inca congelée découverte à ce jour.

D'autres momies d'enfants ont également été découvertes dans les environs.

 

L’enfant avait entre 12 et 14 ans au moment de sa mort. On pense qu’elle a été sacrifiée par les Incas lors d’une cérémonie de « capac cocha » (un rite sacrificiel important chez les Incas qui implique généralement le sacrifice d’enfants) en tant qu’offrande humaine afin d’apaiser la fureur du volcan Sabancaya, alors en éruption, tout comme au moment de sa découverte et lors de notre séjour péruvien.

Elle faisait partie de la noblesse incas, a été sélectionnée à la naissance et préparée tout long de sa (courte) vie à ce moment, afin que l'offrande faite aux dieux soit la plus précieuse et la plus pure possible.

Au moment de l’éruption du volcan, Juanita a été choisi, avec trois autres enfants, puis conduite par des prêtres jusqu’à son lieu de sacrifice. Elle a ainsi cheminé presque 600 kilomètres depuis Cuzco jusqu’à l’Ampato. Accompagnés d’une partie de sa famille et des gens du village, ils ont gravi la montagne où ils passèrent leur dernière nuit à plus de 6000 mètres d’altitude. Ensuite, seuls les prêtres et la jeune fille sont montés vers le sommet. Après une cérémonie, Juanita, affaiblie par la montée, le froid, droguée avec des feuilles de coca et d’importantes doses de chicha, bière fermentée à base de maïs, qu’elle a consommé durant plusieurs mois, a été sacrifiée. Contrairement à la plupart des sacrifices humains, les trois jeunes victimes n’ont pas eu la gorge tranchée ou le coeur arraché mais sont mortes d’hypothermie. Un doute subsiste cependant sur la mise à mort. Certains spécialistes pensent en effet, qu’elle a reçu un violent coup sur la tête.  

Ensuite, elle a été enterrée à quatre mètres de profondeur en position foetale entourée de divers objets, statuettes, os de lamas, poteries ou feuilles de coca.

 

 

Après la projection, une guide parlant français, nous prend en charge. En passant d'une pièce à l'autre, elle nous montre des vêtements, des accessoires et des statuettes retrouvés dans les montagnes, sur ou autour de momies, sacrifices humains réalisés par les Incas. Les explications de notre guide sont claires et complètent notre compréhension de la civilisation inca. Nous percevons ainsi mieux la relation osmotique entre cette nation andine et la montagne, qui est au coeur de leur fonctionnement sociétal (religion, économie, politique…). 

 

 

Pour clore la visite, nous arrivons dans une pièce sombre où se trouve la jeune fille, Juanita. Lors du sacrifice, elle a été mise en position foetale, comme toujours lors de rituels de ce genre, la mort étant considérée comme une seconde naissance. Son corps, particulièrement bien conservé, se trouve dans un caisson en verre réfrigéré - 20° C. Contrairement aux momies égyptiennes, les momies inca comme celle-ci ne sont pas vidées ni embaumées. C'est une momie « naturelle ». Elle se trouve quasiment dans le même état que lors de sa mort, les chercheurs ayant même pu déterminer ce qu'elle avait ingéré avant son trépas, grâce aux restes trouvés dans ses intestins. Les analyses du corps de la jeune fille continuent, pour en apprendre davantage sur la civilisation inca et leurs pratiques.

C'est l'éruption du volcan voisin Sabancaya qui a rendu la découverte possible.

La fonte de la glace de l’Ampato, brutalement accélérée par la cendre grise volcanique absorbant le rayonnement solaire a causé la chute de la momie qui se trouvait originellement au sommet de la montagne. Lors de cette chute, Juanita a 

perdu le tissu qui lui couvrait le visage. C’est pour cela que lorsque qu’elle a été découverte, son visage était desséché et ravagé par le soleil, alors que le corps (chair et organes) était glacé et intact.

La rencontre avec cette Dame du passé a quelque chose d’émouvant. On a l’impression de remonter dans le temps, tant la sensation qu’elle peut se réveiller à tout moment de sa longue nuit, est prégnante. Mais en même temps, un sentiment de malaise s’éveille en nous. Juanita est un être humain, l’un de nos ancêtres. Il ne s’agit pas d’un vase que l’on peut exposer. Les momies et autres crânes visibles dans les musées d’ethnographie doivent-ils être exhibés au nom de la notion de patrimoine, de la transmission historique ou leur doit-on la possibilité d’être inhumés en respect avec la dignité humaine ?

Monastère de Santa Catalina (Arequipa, Péro)

Monastère Santa Catelina

Misti depuis Arequipa (Pérou)

Arequipa, la ville blanche, la rivale sudiste de Lima est mondialement connue pour son monastère de Santa Catalina. Il s’agit du plus grand couvent du monde. Ville au milieu de la ville. Une fleur éclatante de couleur au milieu de la ville coloniale d’une blancheur immaculée.

Edifié en 1579, le couvent s’étend sur plus de 2 ha et accueillit au fil des siècles jusqu'à 500 religieuses. Aujourd'hui, la majeure partie de cet édifice hors du commun est ouvert au tourisme, mais une quarantaine de soeurs restent encore préservée du monde extérieur. 

 

On retrouve dans cette petite ville bien organisée, dominée par l’imposante silhouette du Chachani, des ruelles aux consonances et aux couleurs andalouses chatoyantes. Les venelles aux noms évocateurs, calle Cordoba, calle Sevilla, présentent d’ailleurs un style architectural typique de cette région du sud de l'Espagne.

 

En parcourant les ruelles de ce couvent, nous nous rendons vite compte que son fonctionnement est très différent des autres. Son organisation n’est en effet par conventionnelle. Les religieuses vivaient ici recluses et coupées du monde, après avoir fait don au monastère, d'une dot élevée, qu'elles recevaient de leur famille. Cet isolement afin de se consacrer à Dieu était perçu comme une fierté de la part des familles des soeurs. A Santa Catalina, ces dernières bénéficiaient d'installations des plus confortables. Une vie parfois plus mondaine que marqué par l’ascétisme. 

Les appartements sont spacieux et disposent tous d'une cuisine individuelle avec bien souvent un four à pain, ainsi qu’une pièce pour loger les esclaves dont disposaient bien souvent les religieuses.

 

Avec cette dernière échappée belle plus urbaine que montagnarde se termine notre périple péruvien. Notre retour sera chaotique, loupant notre vol long courrier du fait du retard de notre vol intérieur entre Arequipa et Lima. Ah sacrée Peruvian airlines et son incapacité devenue légendaire à faire embarquer ses passagers en temps et en heure. Nous voilà bloqués pour une longue escale forcée à Lima avant de retrouver le lendemain un vol pour Genève via Madrid dans un remake édulcoré du film le Terminal avec Tom Hanks avec dans le rôle des têtes d’affiche la responsable des relations clients de la Peruvian aussi caustique que caricaturale et le Burger King de l’aéroport de Madrid et son zinc expiatoire…

Inca [R] Nación

20 jours au coeur des montagnes sacrées des andes

DESIRS ANDINS

CUSCO

AU COEUR DE L'EMPIRE

AUSANGATE

MONTAGNE SACREE

LAGO TITICACA

MER ANDINE

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